Le Premier ministre vietnamien en visite aux Etats-Unis en juin
CANBERRA - Le Premier ministre vietnamien Phan Van Khai a annoncé jeudi qu'il avait l'intention de se rendre aux Etats-Unis le mois prochain pour un voyage qui en ferait le premier dirigeant vietnamien à effectuer une telle visite depuis la fin de la guerre entre les deux pays il y a 30 ans.
Les préparatifs sont actuellement en cours pour finaliser cette visite à Washington en juin, a précisé Phan Van Khai. Il a ajouté que ce voyage n'avait pas pour but d'enrayer l'influence chinoise en Asie en tissant des liens stratégiques avec l'administration américaine.
"Trente années ont passé depuis la fin de la guerre, c'est la première visite de l'histoire d'un dirigeant du Vietnam unifié aux Etats-Unis", a déclaré le Premier ministre vietnamien lors d'une conférence de presse au premier jour d'une visite en Australie.
"Le but de ma visite aux Etats-Unis est d'élever nos relations à un autre niveau, et nous ne prenons pas en considération le facteur chinois", a-t-il ajouté. "Nous devons renforcer nos relations et notre coopération avec les Etats-Unis", a-t-il encore déclaré.
The Associated Press - 05 Mai 2005
Le Premier ministre vietnamien invité en juin à Washington pour une visite historique
HANOI - Le secrétaire d'Etat adjoint américain, Robert Zoellick, a invité vendredi le Premier ministre vietnamien à se rendre à Washington fin juin, nouvelle avancée dans des relations bilatérales désormais débarrassées des cicatrices de la guerre qui a opposé les deux pays.
"Le 21 juin est la date de la rencontre entre le Premier ministre (Phan Van Khai) et le président" George W. Bush, a indiqué à Hanoï le secrétaire d'Etat adjoint, première confirmation de source américaine d e ce voyage historique.
Depuis la fin de la guerre du Vietnam en 1975, jamais un chef de gouvernement vietnamien ne s'était rendu en visite officielle aux Etats-Unis.
M. Zoellick a entamé vendredi à Hanoï des entretiens avec les responsables vietnamiens, en particulier le vice-Premier ministre Vu Khoan, au lendemain de l'annonce d'un accord entre les deux pays sur la liberté religieuse.
"Quand j'ai rencontré le vice-Premier ministre, je lui ai transmis de la part du président l'invitation (à Khai) pour qu'il se rende aux Etats-Unis le 21 juin", a ajouté le responsable au cours d'un point de presse à Hanoï.
Robert Zoellick a ensuite fait référence à la visite à Hanoï en 2000 du président Bill Clinton, cinq ans après le rétablissement des relations entre les deux pays.
"Il était bon que le président Clinton puisse visiter le Vietnam et maintenant, nous attendons avec impatience la visite du Premier ministre", a-t-il déclaré.
Cette invitation officielle confirme que les relations entre le Vietnam et les Etats-Unis sont entrées dans une nouvelle ère, moins d'une semaine après les célébrations de la "libération" de Saïgon le 30 avril 1975.
Jeudi, Phan Van Khai avait lui-même annoncé depuis Canberra qu'il se rendrait "fin juin" aux Etats-Unis. Plus tard dans la journée, Washington n'avait pas confirmé cette visite mais avait annoncé la signature d'un accord portant sur la liberté religieuse, un des points les plus sensibles des relations bilatérales.
Les Etats-Unis ont indiqué avoir pris acte des progrès réalisés par le régime communiste ces derniers mois, avec la libération d'un certain nombre de détenus pour des raisons religieuses et l'accord de principe donné pour la réouverture d'églises jusqu'à présent fermées.
L'ambassadeur américain chargé de la liberté religieuse, John Hanford, a précisé jeudi que l'accord portait sur "un nombre important de préoccupations religieuses" de Washington et que de nouvelles discussions auraient lieu pendant la visite de Robert Zoellick.
"Les engagements pris par le Vietnam sont le résultat de notre détermination à faire progresser la liberté de culte dans ce pays au cours des dernières années", a-t-il ajouté.
De son côté, le porte-parole du ministère vietnamien des Affaires étrangères, Le Dung, a indiqué vendredi que son vice-ministre, Le Van Bang, avait évoqué la question lors d'une rencontre aux Etats-Unis, fin mars-début avril, avec John Hanford.
Mais le responsable n'a pas évoqué "d'accord" proprement dit. Les deux hommes ont simplement "échangé des lettres", a-t-il assuré.
Agence France Presse - 06 Mai 2005
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