Les compagnies d'aviation privées attendent de voir le jour
Au moins cinq projets de création de compagnies de transport aérien ont été déposés au Département de l'aviation civile du Vietnam. Ils ne sont pas encore approuvés, faute de faisabilité.
"Des conditions favorables sont offertes aux particuliers et organisations, de toutes composantes économiques, qui veulent se lancer dans l'aviation ", a affirmé Nguyên Tiên Sâm, directeur du Département de l'aviation civile du Vietnam et vice-ministre des Communications et des Transports. Cet esprit a en effet été stipulé dans la loi de l'aviation civile du Vietnam, approuvée en 1991. En 1998, le gouvernement a accepté en principe la création de la compagnie aérienne Air Mékong. C'était une coentreprise entre une compagnie de l'armée, les provinces dans le delta du Mékong et le partenaire singapourien General Aviation. Pourtant, les investisseurs n'ont pas achevé les formalités juridiques pour le lancement du projet. Le marché du transport aérien domestique du Vietnam est donc partagé par deux compagnies étatique, Vietnam Airlines et privée Pacific Airlines, dont les parts de marché sont respectivement de 85 % et de 15 %. L'atout revient bien sûr à Vietnam Airlines qui monopolise le marché national depuis des années. Le Département de l'aviation civile du Vietnam a reçu cinq projets de création de compagnies de transport aérien par des investisseurs étrangers potentiels et des investisseurs domestiques. Ce sont des ex-dirigeants de compagnies aériennes du pays ou des gens qui ont une bonne expérience dans ce domaine. Pourtant, la plupart des projets ne sont pas adoptés à cause d'une raison unique : manque de faisabilité.
Un paradoxe à remédier
Le Département de l'aviation civile du Vietnam soutient la création des compagnies privées de transport aérien. Avec plus de 80 millions d'habitants, le Vietnam aurait besoin de trois ou quatre compagnies dans ce domaine, selon Nguyên Tiên Sâm. Cependant, les conditions pour l'opération d'une compagnie de transport aérien sont très sévères. À part la capacité financière requise, les investisseurs doivent obtenir une licence pour l'exploitation des avions. C'est la pratique internationale. Le dossier de création de la compagnie par actions de transport aérien Saigon Air a été déposé au Département de l'aviation civile en janvier 2005. D'un fonds prévu de 300 milliards de dôngs, il vise aussi les lignes domestiques (Hanoi - Hô Chi Minh-Ville et Hanoi-Hai Phong). Les investisseurs attendent une licence avant de verser des fonds tandis que l'organisme étatique de gestion leur demande de décaisser avant l'attribution de la licence. C'est un paradoxe à remédier pour favoriser la participation des entreprises privées dans ce secteur, a dit le responsable du projet, Doàn Tu Quang, ex-directeur de l'Institut des recherches de l'aviation, relevant de Vietnam Airlines. "Une fois la licence accordée, je pourrais mobiliser la somme engagée en dix jours", a-t-il rassuré. Selon un autre membre de la direction du projet, Lê Van Trung, qui était le premier directeur de Pacific Airlines, une compagnie aérienne privée nécessite 5 millions de dollars, trois avions, 12 hôtesses de l'air et des gestionnaires expérimentés. La privatisation de l'aviation est un prélude nécessaire pour une meilleure intégration des entreprises vietnamiennes, quand le pays deviendra membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ont estimé les investisseurs nationaux.
Par Quang Thu - Le Courrier du Vietnam - 26 Juillet 2005
|