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Le transfert des devises au Vietnam atteindrait 3,8 milliards de dollars

Le montant des devises que les Vietnamiens résidant à l'étranger (Viêt kiêu) envoie au pays natal atteindrait cette année plus de 3,8 milliards de dollars, selon les experts financiers. À titre de comparaison, l'an dernier il représentait 3,2 milliards de dollars.

Toutefois, ces statistiques ne prennent en compte que les sommes envoyées par virement bancaire. Environ 80 organisations économiques étrangères participent au transfert monétaire au Vietnam alors que dans le pays, une vingtaine d'organismes en plus des banques sont autorisés à entreprendre ce service. Selon Trân Phuong Binh, directeur général de la Banque du commerce Dông A, les devises sont expédiées essentiellement par des Viêt kiêu résidant en Europe orientale, en Australie, aux États-Unis et au Canada. Taïwan est une destination plus récente, considéré comme un "marché" potentiel grâce à un grand nombre de coopérants vietnamiens. Pour cela, Dông A envisage d'y ouvrir un bureau de représentation qui se chargera, entre autres, de services consultatifs pour les transferts monétaires.

Dans son rapport, la Banque mondiale a souligné que les devises transférées par des Viêt kiêu contribuaient pour une part importante à l'économie vietnamienne. En 2003, ce montant était estimé à 7,4 % du PIB, à 13 % de la valeur des exportations et à 160 % du total des investissements directs étrangers (IDE). À dire que les APD d'alors était de l'ordre d'un milliard de dollars d'aide publique au développement (APD). L'an dernier, cette manne financière a servi à régler 62 % des déficits commerciaux du pays. Il est donc logique que le Vietnam fasse de plus en plus appel aux investissements Viêt kiêu, notamment en encourageant la création d'entreprises privées.

Par Ngoc Lam - Le Courrier du Vietnam - 11 Novembre 2005


Vers l'effacement du marché parallèle

Les habitants préfèrent changer leurs devises sur le marché parallèle. Mais selon le gouverneur de la Banque d'État, Lê Duc Thuy, "ce problème ne peut pas être réglé immédiatement".

Une des raisons de l'existence du marché parallèle réside dans la différence importante du cours des changes par rapport à celui fixé par les banques. Pour vendre des devises, les habitants aiment arriver au marché noir. En revanche, pour en acheter, ils se rendent à la banque en vue de bénéficier d'un prix plus intéressant. Lors d'une réunion, en octobre dernier, du Comité permanent de l'Assemblée nationale, plusieurs députés se sont accordés sur la nécessité d'une gestion des devises qui ne nuit pas aux intérêts des possédants des devises fortes.

"Le cours des changes dans les banques doit être intéressant pour les habitants ", a souligné Nguyên Van Yêu, vice-président de l'AN. Sinon, selon Mme Nguyên Thi Tâm Dan, responsable du Comité de culture et d'éducation des enfants et adolescents de l'AN, les gens "fréquenteront le marché parallèle et non pas les banques". D'autres députés ont demandé la suppression du marché noir de devises qui nuit à l'État en troublant les marchés financiers. Selon Lê Duc Thuy, gouverneur de la Banque d'État qui ne croit pas à une résolution immédiate de ce phénomène, les banques commerciales appliquent maintenant suivre un règlement selon lequel le cours des changes aujourd'hui doit nécessairement égaler celui d'hier plus une amplitude de 0,25 %, ce qui empêche les banques à attirer davantage les capitaux chez les habitants. Pour résoudre radicalement cette situation, "il faut avoir une politique plus élastique sur le cours des changes, contrôler plus efficacement l'équilibre de la balance des paiements. Alors, la différence par rapport au marché parallèle perdurera toujours mais ne sera pas trop importante", a souligné Lê Duc Thuy.

Restreindre l'usage du dollar

La Banque d'État continue de limiter la circulation des devises étrangères, notamment le dollar fréquemment utilisé par les Vietnamiens dans la vie quotidienne. Parmi les mesures proposées figurent aussi la limitation des transactions, évaluations et affichages des prix des marchandises ou des services en devises sans l'autorisation des services compétents; une réglementation concrétisée sur l'ouverture des comptes bancaires personnels et sur l'utilisation des cartes de crédit en devises. Cette politique de la Banque d'État est l'un des contenus du projet d'ordonnance sur les devises étrangères en cours d'élaboration. Ce texte juridique devrait être promulgué à la fin de l'année. Selon le projet d'ordonnance, les dépenses en devises seront en principe interdites sur le territoire vietnamien à l'exception de certains cas particuliers.

Toutefois, "les habitants ont le droit de faire les épargnes en devises", a affirmé Lê Duc Thuy. De plus, le montant que les Vietnamiens sont autorisés à emmener avec eux à l'étranger pourrait augmenter. Lê Duc Thuy a fait savoir que cette somme atteindrait 10.000 dollars contre 7.000 à l'heure actuelle pour chacun et pour chaque sortie. En ce qui concerne le cours des changes, il sera déterminé d'une manière souple tout en respectant la régularisation de l'État. La Banque d'État participera au commerce des devises sur le marché national. De plus, l'ouverture du marché des devises sera toujours nécessaire. Le projet d'ordonnance permet aux organisations de crédits qui ne sont pas des banques (compagnies d'assurances, Fonds d'investissement, etc.) de participer au marché interbancaire des devises. Ces dernières seraient autorisées à effectuer les transactions en devises une fois qu'elles auraient satisfait les conditions fixées par la Banque d'État.

Par Mai Linh - Le Courrier du Vietnam - 11 Novembre 2005