Dai et la petite botaniste chinoise
Cinq ans après Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise, l'auteur-réalisateur Dai Sijie met en bobine son prochain long-métrage. Le tournage se déroule dans le Nord-Vietnam.
Silence ! Im lang ! On tourne "! Sur le plateau des Filles du Botaniste Chinois, une langue ne suffit pas pour obtenir le calme. Le réalisateur Dai Sijie s'est entouré d'une équipe québéco-vietnamo-franco-chinoise. Les actrices principales, Mylène Jampanoï, française, et Li Xioran, chinoise, côtoient des techniciens québécois et des figurants vietnamiens. Dans ce joyeux mélange, les interprètes jouent le premier rôle, derrière les caméras. "Il n'y a pas de barrière de langue, précise Mylène Jampanoï, on n'arrive pas toujours à se comprendre." D'origine sino-française, elle maîtrise le mandarin, et parle avec Dong Fu Lien, le botaniste chinois du film, ... en anglais. L'histoire du long-métrage se passe en Chine, celle de 1988. Une orpheline part faire ses études chez un scientifique renommé, le fameux botaniste. Elle s'éprend de la fille de son professeur. Naît alors une forte relation d'amitié que les personnages tenteront de protéger. Voilà pour l'intrigue. "Tous les films de Dai abordent l'autorité et l'envie de liberté qu'elle engendre", résume Lise Fayolle, la productrice des Filles du Botaniste. Cette dernière avait déjà travaillé avec le réalisateur pour Balzac et la Petite tailleuse. Le tournage avait eu lieu en Chine.
La magie du cinéma
Pour le nouveau film, l'équipe a préféré le Vietnam à son voisin du Nord. Les coûts de production y sont moins élevés et l'histoire requiert une végétation tropicale que l'on trouve plus facilement ici. La pagode Quang An, au bord du lac de l'Ouest de Hanoi, décor de la maison du botaniste, a d'ailleurs pris des allures de jardin exotique. C'est la deuxième fois que Dai Sijie pose sa caméra au Vietnam. Il y avait tourné le Onzième. Entre les coups de clap, il s'assoit avec ses acteurs, leur souffle quelques conseils. Ly et Mylène écoutent aussi leur coach vietnamienne. "Je les guide dans leurs gestes, leur façon de se déplacer, afin de rendre les personnages plus asiatiques" développe cette dernière. De nouveau, une prise : "scène 95/2, envoyez la pluie". Sur le toit, un tuyau percé, de l'eau qui dégouline sur les tuiles : le cinéma a le pouvoir de faire la pluie et le beau temps. Après la capitale, l'équipe est partie en province poursuivre le tournage. Il devrait se terminer à la mi-avril. Europacorp, la société de Luc Besson, coproducteur des Filles du Botaniste, s'occupe de la distribution du film. Il sera sur les écrans français début 2006. En attendant, "im lang, ça tourne !".
Par Nicolas Barriquand - Le Courrier du Vietnam - 4 Avril 2005
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