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Michel Cornélis donne cours à... Hanoï

L'ULB envoie l'ancien secrétaire communal au Vietnam. Il y donne, chaque année, 40 heures de cours de «management public». Ex-chef de cabinet de Guy Lutgen, vice-président de la SPGE, il sait de quoi il parle... Hanoï n'est pas très proche de Bastogne. Et cependant... Michel Cornélis est plus que jamais attaché à ces deux villes. Il habite toujours la seconde. Où, pendant quinze années, il a occupé le poste de receveur puis de secrétaire communal. Avant de devenir chef de cabinet du ministre Guy Lutgen.

Aujourd'hui, Michel Cornélis a quitté l'action politique. Il est devenu vice-président de la SPGE (Société de gestion de l'eau en Wallonie). Chaque année, il prend un congé sans solde et part, pendant quinze jours, au Vietnam. Pourquoi cette vacance (très) momentanée? Titulaire d'une licence en économie, Michel Cornélis a également acquis une maîtrise en management public. Dès lors, l'Ecole de commerce Solvay de l'ULB l'a désigné comme «chargé de conférences». Et il donne des conférences -c'est-à-dire des cours- de management public à Bruxelles et à Charleroi. Mais aussi à... l'Université économique de Hanoï. Où, depuis une dizaine d'années, Solvay toujours délègue 17 à 18 professeurs qui permettent à des Vietnamiens d'ajouter à leur licence universitaire un post-graduat universitaire, une maîtrise en management privé et public. Michel Cornélis est très motivé par son séjour annuel à Hanoï: «Je me réjouis d'y retourner en janvier prochain pour deux raisons. D'abord, parce qu'enseigner est oxygénant. Ensuite, parce que les étudiants vietnamiens sont très réceptifs sur un projet concret de modernisation. Je donne là-bas quarante heures de cours, en français et en anglais, sur la modernisation du service public.»

Le Bastognard considère participer à la coopération au développement: «Notre rôle central est d'aider à mettre de l'ordre dans le fonctionnement de cette société. Et j'y ressens toujours un réel enthousiasme chez les étudiants. Ils font preuve d'un courage exceptionnel et d'une débrouillardise hors du commun.» La société vietnamienne est toujours en mutation, une transition entre l'économie dirigiste et l'économie de marché. Et Michel Cornélis initie notamment au partenariat public-privé via les contrats de gestion. Mais il veille aussi à remettre en valeur éthique et équité: «J'essaye de leur donner des techniques de contrôle de gestion pour s'inscrire dans la rigueur d'un objectif et d'un résultat à atteindre. Sans oublier de combiner au mieux richesses humaines et richesses de la nature.»

Et, dans le contexte actuel, les politiques belges ne devraient-ils pas suivre une formation identique (éthique-équité) ? Le maître de conférences n'élude nullement la question: «Beaucoup de mandataires sont demandeurs. Les universités sont prêtes à mettre en oeuvre une formation des élus sur les règles de base et les outils de contrôle. Encore faut-il en donner les moyens financiers aux universités.» A bon entendeur...

Par John Erler - La Libre Belgique - 11 Octobre 2005