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Conférence régionale sur la grippe aviaire au Vietnam fin février

Le Vietnam organisera fin février à Ho Chi Minh-Ville (sud) une réunion régionale sur la grippe aviaire avec les pays touchés depuis la première épidémie l'an passé, ainsi que les principaux donateurs et les agences des Nations unies, a-t-on appris lundi de source officielle. Parallèlement, une fillette de 10 ans testée positive à la grippe aviaire est décédée dans le sud du pays, a-t-on indiqué lundi de sources médicales.

Le virus est désormais responsable de la mort de douze personnes depuis le 30 décembre dernier au Vietnam. 32 personnes y ont été emportées par la maladie depuis fin 2003, auxquelles s'ajoutent douze victimes en Thaïlande. L'épidémie touche 31 des 64 provinces et villes du Vietnam et près de 1.000.000 de volailles ont été détruites. Vendredi, une autre petite fille de 13 ans testée positive à la grippe aviaire est morte, une semaine après sa mère. Selon la presse vietnamienne, toutes deux vivaient dans une zone contaminée par le virus H5N1 et avaient tué un canard malade.

L'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) co-organiseront avec les autorités vietnamiennes, du 23 au 25 février, une rencontre destinée à faire le point sur la menace que représente la maladie. "Ce sera la suite de la conférence de l'an passé" à Bangkok, a estimé Anton Rychener, représentant de la FAO au Vietnam. "Les participants discuteront du contrôle de l'épidémie et des mesures qui pourraient être prises" à l'avenir, a-t-il ajouté à l'AFP.

En février 2004, des experts de 23 pays et agences s'étaient rencontrés dans la capitale thaïlandaise pour évoquer notamment l'état de leurs services vétérinaires, les mesures de surveillance et de biosécurité, le traitement des carcasses de volailles et les conséquences économiques de la crise. La réunion de Ho Chi Minh-Ville évoquera aussi l'efficacité des mesures prises depuis un an ainsi que l'avancée des connaissances scientifiques sur le virus H5N1, qui fait 44 morts dont 32 au Vietnam et 12 en Thaïlande. Les donateurs bilatéraux et multilatéraux, ainsi que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) seront aussi présents.

La grippe aviaire a par ailleurs été décelée dans deux nouvelles provinces de Thaïlande, ce qui porte à six le nombre de provinces affectées, a-t-on appris lundi de source officielle. La présence du virus H5N1 a été détectée dans des élevages de poulets des provinces septentrionales d'Uttaradit et Nakhon Sawan la semaine dernière, a annoncé un responsable du ministère de l'Agriculture dans un communiqué.Dans ces deux provinces respectivement 78 et 37 poulets sont morts du virus, une vingtaine ont été tués à titre de précaution dans la première.

L'an passé, le virus H5N1 avait touché huit pays d'Asie: Cambodge, Chine, Indonésie, Japon, Laos, Corée du Sud, Thaïlande et Vietnam. Taiwan et le Pakistan, ainsi que des régions des Etats-Unis et du Canada, ont signalé des formes moins virulentes de la maladie.

Agence France Presse - 31 janvier 2005


Une fillette de 10 ans meurt de la grippe aviaire

HANOI - Une fillette de dix ans, originaire de la province de Long An dans le sud du Vietnam, est décédée de la grippe aviaire, devenant la 12e victime de la maladie en un mois dans le pays, a déclaré lundi un responsable vietnamien de la Santé.

La petite fille, qui se trouvait dans un état critique et avait été placée sous respirateur, est morte dimanche soir, a précisé un responsable de l'hôpital pour enfants. Il y a environ un mois, des poulets morts avaient été découverts dans la maison et au village de la fillette, qui a développé une forte fièvre et des accès de tous une semaine après avoir aidé sa famille à enterrer les oiseaux morts, a précisé Ngo Van Hoang, directeur du Centre de médecine préventive de Long An. Deux hommes âgés de 30 et 66 ans, originaires du nord du Vietnam, restaient hospitalisés à Hanoï. Testés positifs au virus H5N1, ils se trouvaient dans un état stable lundi, selon les médias vietnamiens.

Par ailleurs, une Cambodgienne de 25 ans est décédée samedi dans un hôpital de la province de Kien Giang (sud-ouest), frontalière du Cambodge, a déclaré un médecin de l'hôpital, ayant requis l'anonymat. Admise vendredi, elle présentait les symptômes de la grippe aviaire: des tests ont été effectués sur cette patiente et envoyés pour analyse à l'Intitut Pasteur à Ho Chi Minh-Ville. Si la présence du virus est confirmée chez cette victime cambodgienne, il s'agira du premier cas humain de grippe aviaire en dehors du Vietnam depuis le début de cette crise de grippe aviaire, fin décembre.

The Associated Press - 31 Janvier 2005


D'une épidémie à l'autre, les scientifiques guettent les évolutions

HANOI - L'épidémie de grippe aviaire qui s'abat sur le Vietnam depuis décembre se développe jusqu'à présent avec une ampleur similaire à celle de l'an passé, mais elle reste suivie de très près par les scientifiques qui guettent d'éventuelles modifications épidémiologiques. Des chercheurs thaïlandais et américains ont établi cette semaine qu'une petite fille de 11 ans décédée de la maladie en Thaïlande l'an passé l'avait probablement transmis à sa mère et à sa tante. Et les recherches se poursuivent dans les deux pays pour comprendre si le virus est en voie de mutation, une hypothèse aux conséquences potentiellement désastreuses.

Si l'on s'en tient aux chiffres officiels des autorités vietnamiennes, les seuls disponibles même s'ils sont considérés comme peu fiables, la maladie a été identifiée dans un tout petit peu moins de provinces que l'an dernier à la même époque. Le 30 janvier 2004, 34 des 64 provinces et villes du pays étaient déclarées contaminées contre 30 aujourd'hui. En terme d'animaux tués par la maladie ou abattus, la différence est énorme. Plus de 4,75 millions de volailles avaient été détruites l'an passé fin janvier, contre un peu près de 900.000 cette année.

En 2004, les responsables vietnamiens, poussés par un certain nombre d'experts étrangers, avaient ordonné des abattages systématiques dans un rayon de trois kilomètres autour des zones contaminées. "Tout le monde s'est rendu compte que cela ne règlait pas vraiment le problème", explique Patrice Gautier, patron de l'organisation Vétérinaires sans frontières (VSF) au Vietnam. La transmission inter-élevages se faisant essentiellement non par le vent mais par le transport, en particulier les piétons et les motos, l'essentiel est selon lui d'identifier les trajets effectués par le virus dans les trois semaines qui précède l'identification d'une contamination. "Si le lundi, une ferme est contaminée et que le samedi précédent, le paysan a vendu des poulets à son cousin, à 50 kilomètres de là, il faut aller dans la ferme du cousin et abattre tous les poulets. C'est bien plus efficace qu'abattre à l'aveugle dans un rayon de trois kilomètres", estime-t-il.

Sur le plan humain, onze personnes ont été tuées jusqu'à présent contre huit l'an passé à la même époque. "L'éruption chez les humains est jusqu'à présent très similaire" à l'an passé, estime ainsi le Dr. Hans Troedsson, représentant de l'OMS au Vietnam. Mais les médecins s'intéressent à deux scénarios possibles.

"Nous sommes inquiets d'une possible escalade du nombre de cas sans que le virus ne se modifie. Ce serait un énorme défi pour le système de santé ici", estime le médecin. L'autre risque, mille fois exprimé, est celui d'une mutation du virus vers une forme hautement contagieuse entre humains. Il deviendrait alors capable de tuer des millions de personnes."Notre seconde inquiétude serait une indication que le virus change, même s'il n'y a pas d'augmentation importante et immédiate du nombre de cas", ajoute-t-il. Une attention toute particulière est ainsi apporté aux cas groupés.

Samedi matin, une fille de 13 est décédée de la grippe aviaire, une semaine après la mort de sa mère. Mais toutes deux, selon la presse, avaient tué un canard malade et vivaient dans un environnement hautement contaminé dans la province de Dong Thap (sud). Dans le nord, trois frères d'une même famille ont été hospitalisés après avoir été testés positifs. Un est mort et un autre a guéri. Le troisième n'a jamais montré de symptômes et fait l'objet de nouveaux tests. Tous les trois ont consommé ensemble du sang de canard cru. Vendredi, une délégation thaïlandaise a rencontré des Vietnamiens pour évoquer leurs expériences communes et s'est notamment penchée sur ces cas familiaux.

Agence France Presse - 30 Janvier 2005