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Colloque à Paris sur les effets des défoliants pendant la guerre du Vietnam

Un colloque international s'est ouvert vendredi à Paris sur les effets des épandages de défoliants pendant la guerre du Vietnam, et devrait dresser l'état des connaissances sur les conséquences sanitaires de cette guerre chimique. Entre 1961 et 1971, l'armée américaine a répandu plus de 100.000 tonnes de produits chimiques toxiques, faisant de ce conflit "la plus grande guerre chimique que le monde ait connue", a souligné à l'ouverture de ce colloque M. Tran Xuan Thu, vice-président de l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange.

Au total, ce sont 80 millions de litres de produits hautement toxiques qui ont été déversés sur le Vietnam, "avec une population directement exposée comprise entre 2,1 et 4,8 millions de personnes". La quantité cumulée de dioxine pourrait atteindre "jusqu'à 600 kg", a indiqué M. Tran, précisant que les autorités vietnamiennes avaient procédé à l'analyse de plus d'un millier d'échantillons de sols et de sédiments. Les concentrations de dioxine ont diminué depuis considérablement, mais sont restées très élevées près des anciennes bases américaines, notamment aux abords du 17ème parallèle, a rappelé l'officiel vietnamien. Or on sait aujourd'hui que la dioxine, l'un des plus dangereux polluants chimiques existants, peut migrer jusqu'à 2,5 mètres en profondeur dans le sol et rester actif pendant plus de vingt ans, a-t-il souligné. Un bilan des études épidémiologiques faites sur les populations touchées devait être présenté au cours de ce colloque, qui se tient au Sénat.

Agence France Presse - 11 Mars 2005.


Les ravages de l'agent orange sur la santé et l'environnement dénoncés

Trente ans après la fin de la guerre du Vietnam, les herbicides à forte teneur en dioxine déversés par l'armée américaine, et notamment l'agent orange, continuent de polluer les sols et les aliments et de nuire à la santé des Vietnamiens, selon des experts réunis vendredi à Paris. "Une guerre de tableaux de maladies a suivi la guerre tout court", a résumé un participant à cette conférence organisée par l'Association d'amitié franco-vietnamienne.

Entre 1961 et 1971, l'armée américaine a répandu plus de 100.000 tonnes de produits chimiques toxiques, faisant de ce conflit "la plus grande guerre chimique que le monde ait connue", a déclaré M. Tran Xuan Thu, vice-président de l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange. Au total, 80 millions de litres d'herbicides, principalement l'agent orange, ont été répandus sur le quart de la superficie du Vietnam du sud, selon l'environnementaliste Vo Quy (Université nationale du Vietnam). "Entre 2,1 et 4,8 millions de personnes" ont été exposées à ces produits, a souligné M. Tran, précisant que la quantité cumulée de dioxine pourrait atteindre "jusqu'à 600 kg".

Destinés à détruire la forêt tropicale qui servait de camouflage aux combattants communistes, ces herbicides continuent de polluer. La dioxine, l'un des plus dangereux polluants chimiques, peut pénètrer jusqu'à 2,5 mètres en profondeur dans le sol et rester active pendant plus de vingt ans, a-t-il souligné. Cancers, déficits immunologiques, malformations congénitales, fausses couches, atteintes du système nerveux, chloracné sont fréquemment cités comme conséquences de l'exposition à la dioxine, mais les études vietnamiennes pâtissent, selon les spécialistes, d'une absence de publication dans des revues scientifiques internationales.

L'exposition à l'agent orange peut déboucher sur la leucémie lymphoïde chronique (LLC), une forme de cancer du sang, avait reconnu voici deux ans l'Institut de médecine des Académies nationales des sciences américaines, en se fondant sur six études apportant des "preuves suffisantes d'une association entre l'exposition aux produits chimiques pulvérisés au Vietnam et le risque de développer une LLC". "Cinq malformations très caractéristiques" des nouveaux-nés ont été relevées au Vietnam, a expliqué la directrice de l'hôpital Tu Du à Ho Chi Min-ville, (ex-Saïgon, sud) Nguyen Thi Ngoc Pjuong, rappelant les résultats d'études remontant aux années 80.

Sur 294 enfants exposés in utero à l'agent orange, 5,4% souffraient de malformations, contre 0,4% parmi 6.690 enfants non exposés à ce produit chimique. Le taux de foetus morts in utero était nettement plus élevé (O,34%) dans le premier groupe que dans le second (0,02%), a précisé cette gynécologue. Une autre étude portant sur deux groupes de femmes d'une même région montre que le risque de malformation est dix fois plus élevé (2,28% contre 0,22%) parmi les 394 femmes nées et allaitées lorsque des défoliants étaient déversés sur le Vietnam que parmi les 2.281 autres femmes nées et allaitées entre 1938 et 1963.

Du début de 1979 à 2004, des taux élevés de dioxine venant de l'agent orange ont été retrouvés dans des prélèvements humains et environnementaux, y compris la nourriture, a souligné le Dr Arnold Schecter (Université de santé publique du Texas). C'est dans le lait d'une femme vivant dans une zone lourdement touchée du Sud Vietnam qu'on a trouvé, vers 1970, le niveau le plus haut: 1.850 parties par trillons (ppt) de graisse.

Agence France Presse - 11 Mars 2005.