~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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Des questions se posent lors des tournées de chanteurs à l'étranger

Les 23 et 28 janvier, ils auraient dû chanter au Pechanga Casino et au Pala Casino & Resort, dans l'état de Californie, aux États-Unis. Pourtant, les artistes Dàm Vinh Hung et Hông Ngoc resteront au Vietnam puisque l'ambassade américaine a refusé de leur accorder un visa touristique comme ils en avaient fait la demande.

Surprenant ? À vrai dire, le cas n'a rien d'exceptionnel. Aux yeux des stars de la chanson vietnamienne, les États-Unis sont un marché prospère et fertile. D'abord, plus d'un million de Viêt kiêu y résident. Bars, casinos, discothèques, organisent en week-end de grands shows qui attirent de nombreux Viêt kiêu. Et bien sûr, les cachets des chanteurs sont assez élevés. Pour cette raison, des stars comme Dàm Vinh Hung, Lam Truong, Thanh Lam, Hông Nhung, My Linh... n'hésitent pas à franchir l'océan pour aller faire une petite tournée de promotion aux USA, profitant de ces spectacles pour assurer une prestation, présenter le dernier album, tourner un clip vidéo, rendre visite aux proches, acheter des équipements musicaux modernes, sans oublier de joindre l'utile à l'agréable en achetant quelques vêtements et en jouant au touriste ...

Le revers de la médaille

Pourtant, les tournées à l'étranger ont aussi leurs revers. Ainsi, à cause de "voyages" fréquents à l'étranger, les artistes disparaissent des grands programmes organisés au Vietnam. Leur absence prolongée des plateaux télévisés ou de la radio, est une occasion en or pour leurs aspirants de prendre leur place dans le coeur des fans. Le public oubliera donc leurs noms. Pour cette raison, les chanteurs développent des trésors d'ingéniosité pour élaborer des agendas des plus serrés dans et hors du pays.

Plus amusant, dans le but de se soustraire aux impôts sur revenu à l'étranger, les étoiles vietnamiennes utilisent très souvent le visa touristique. Mais une fois l'intrigue révélée, les ambassades refusent le visa. Citons un exemple devenu fameux. En novembre 2003, une des "divas" de la pop vietnamienne, Thanh Lam, se rend à l'ambassade des États-Unis à Hanoi et demande un visa touristique. Le responsable du service lui montre alors une affiche de sa tournée aux États Unis avec le prix des billets indiqués dessus. Résultat : Thanh Lam est interdite de séjour dans ce pays pour une durée de cinq ans. Car selon la loi américaine, l'artiste étranger qui vient se produire sur leur territoire doit demander un visa P-3 réservé aux travailleurs. Il doit alors payer des impôts sur revenu qui représentent 28 % de leur cachet. Or, de nombreux artistes vietnamiens ne demandent que le visa B-1 (mission) ou B-2 (touristique).

Par Viêt Anh - Le Courrier du Vietnam - 20 Février 2005.