Cân Tho, une jeune ville qui veut s'affirmer
Cân Tho, paisible capitale régionale au bord du Mékong, est en train de changer de statut. L'année dernière, ses résultats économiques lui laissent espérer tenir bientôt le rôle de locomotive du delta du Mékong.
Il y a un an à peine, Cân Tho est officiellement devenue une ville à la carrure nationale. Une modification qui s'illustre par des chiffres parlants : une croissance de 14,9 % pour le PIB, de 20 % pour la production industrielle et de 27 % pour les exportations. Cette hausse convaincante est d'autant plus remarquable qu'elle semble s'inscrire dans un développement durable comme s'y étaient engagées les autorités municipales. Ce bilan économique fait aussi apparaître la clairvoyance des ses administrateurs qui avaient osé prendre le pari de diviser l'ancienne province de Cân Tho en deux entités distinctes: ville de Cân Tho et province de Hâu Giang.
Pourtant, lorsque cette nouvelle politique a été mise en oeuvre, les sceptiques étaient légions. Il faut dire que la ville a contre elle deux obstacles de taille, en l'occurrence une faiblesse économique latente et un handicap socio-culturel. De plus, ses infrastructures de communication sont dans un état déplorable, à l'image de la Nationale 1 qui est saturée depuis longtemps. Conséquence directe, la livraison des produits agricoles est fortement handicapée par ce réseau. Un exemple, le district de Thôt Nôt, situé au bord du fleuve Hâu, est un des principaux greniers à riz de la province. Mais ses paysans, au lieu de transporter leur riz directement par voie fluviale, doivent emprunter 200 km de route vers le port de Saigon (Hô Chi Minh-Ville) pour pouvoir l'expédier à l'étranger. De ce fait, les frais de transport s'en trouvent augmentés, influant négativement sur les revenus des cultivateurs.
Pour ces raisons, les habitants aspirent à voir leur ville modernisée et adaptée à leurs réalités socioprofessionnelles. Cela passe par l'amélioration du réseau routier, la création d'un port avec une grande capacité de manutention et l'apparition d'un aéroport international. Pour preuve de cette aspiration collective, l'émotion de Lê Nam Gioi, secrétaire du comité municipal du PCV de Cân Tho, qui déclara lors de la mise en chantier du pont Cân Tho : "Non seulement il reliera les deux rives du fleuve Hâu mais le pont Cân Tho matérialisera aussi un rêve séculaire des gens du delta du Mékong".
Autre casse tête, lui aussi de taille, la formation de main-d'oeuvre qualifiée. Pendant longtemps, le delta du Mékong, avec sa population de plus de 10 millions d'habitants, ne possédait qu'une seule université. Prenant conscience de cette situation, les autorités ont encouragé la création de trois nouvelles grandes écoles en se basant sur les trois facultés de l'Université de Cân Tho. Premier pas vers un système éducatif fort, même s'il reste à s'atteler au système des écoles professionnelles qui ne fonctionne pas efficacement et surtout au secteur de soins sanitaires, où par exemple il n'existe aucune grande polyclinique dans ce centre de la région Sud-Ouest.
À l'heure des premiers résultats, la municipalité peut légitimement être satisfaite, sa politique de développement socio-économique montrant des signes plus qu'optimistes. Certes, il reste du pain sur la planche pour que la jeune ville devienne une locomotive du delta du Mékong. Mais les autorités en sont conscientes et appliquent un grand sérieux à chacune des phases de leur projet. Ainsi, un plan d'action concret est établi pour chaque secteur. La reconversion économique selon le développement de l'industrie et du service ne semble pas négliger l'industrialisation agricole. Outre l'amélioration des infrastructures urbaines, des politiques privilégiées seront promulguées pour attirer davantage les investisseurs. Sans oublier la formation de la main-d'oeuvre, le développement touristique et commercial, le renforcement des soins sanitaires. En continuant dans ce sens, nous assisterons bientôt à la naissance d'une ville moteur dans le delta du Mékong.
Par Mai Linh - Le Courrier du Vietnam - 20 Février 2005.
Trà Noc et Phu Quôc seraient deux aéroports internationaux
Lors de la conférence consacrée au développement des transports, dans le delta du Mékong, des 15 et 16 février à Cân Tho, les conférenciers ont discuté de la rénovation de plusieurs aéroports dont Trà Noc (Cân Tho) et Phu Quôc( Kiên Giang). Pour la première phase à l'horizon 2010, Trà Noc disposerait d'une piste de 45 m de long, d'une aérogare de 10.000 m² et pourrait accueillir des A320, A321 et B737. Cette phase prévoit d'être mise en chantier en avril prochain et achevé à la fin 2007. Pour la deuxième phase, les A300 et B767 pourraient atterrir à Trà Noc. L'investissement total sur les deux phases est estimé à environ 2.000 milliards de dôngs. Pour la première phase, dotée d'un investissement d'environ 2.000 milliards de dôngs, l'aéroport sera en mesure de recevoir des A320, A321 et B767. L'ouvrage devrait être mis en chantier en 2007 et achevé en 2010.
Le Courrier du Vietnam - 18 Février 2005.
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