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Ouverture à Hanoï de la deuxième bourse du Vietnam

HANOI - La seconde place boursière du Vietnam a été officiellement inaugurée mardi, permettant le lancement d'un système de vente aux enchères de parts d'entreprises d'Etat aux entrepreneurs privés, y compris étrangers. "Les actions mises à la disposition du public à la bourse doivent respecter les principes d'égalité, de publicité et de transparence et (la bourse de Hanoï) y est bien préparée", a estimé Tran Xuan Ha, président de la commission de régulation de la bourse, la State Securities Commission (SSC).

Le Vietnam s'est engagé dans un douloureux processus de réforme de ses entreprises d'Etat, dont une grande majorité sont très mal gérées et ont accumulé les pertes depuis des années. Le gouvernement communiste privilégie une privatisation partielle, ouvrant les entreprises aux capitaux privés tout en en conservant la majorité. Plus tard dans l'année, probablement en juin, le "marché libre" de Hanoï devrait aussi démarrer.

La création de la première bourse du pays à Ho Chi Minh-Ville (sud) avait été célébrée en grandes pompes en juillet 2000, signe fort de l'ouverture graduelle du régime au capitalisme, lancée formellement en 1986 malgré d'importantes dissensions au sein du Parti communiste vietnamien. Mais sa croissance est depuis demeurée très faible. La bourse avait commencé avec cinq entreprises et n'en liste aujourd'hui que 27.

"La clé désormais est de s'assurer que les bourses de Hanoï et Ho Chi Minh-Ville seront complémentaires et cela ne peut être réalisé qu'avec une direction et une stratégie claire et transparente de la part des autorités concernées", a estimé mardi Pham Minh Huong, directeur du groupe financier Saigon Securities Inc. Les investisseurs étrangers devraient pourtant attendre un peu avant de se ruer sur une bourse qui n'inspire qu'une confiance mesurée.

A Ho Chi Minh-Ville déjà, le manque de transparence et la faiblesse de l'environnement juridique de la bourse sont considérés comme rédhibitoires. La culture du secret du régime communiste se marie encore mal avec les besoins de transparence du capitalisme international. "La question est de savoir si les autorités vont vouloir faire mieux ici qu'à Ho Chi Minh-Ville", relève un investisseur. "Le projet est en préparation depuis plus de quatre ans. Je ne peux pas imaginer qu'ils ne vont pas essayer d'en faire quelque chose".

Si les capitaux étrangers commencent à s'intéresser à certains groupes publics privatisés, la prudence est de mise dans un pays où les données comptables sont rarement disponibles. "La meilleure façon d'acheter des parts d'une entreprise d'Etat n'est certainement pas d'aller à la bourse", ajoute l'investisseur. "Les informations qu'on y trouve sont incomplètes et pas fiables".

Agence France Presse - 8 Mars 2005