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Sous le diplomate, l'artiste

Dans les couloirs de l'ambassade suisse à Hanoi se cache un mélomane talentueux. Raoul Imbach possède dans sa valise un violon d'Ingrès acquis dès l'enfance, la musique. Et ses missions diplomatiques contribuent à diversifier son âme artistique, à travers danses et chants. Yeux bleus et brillants, sourire charmeur, bronzage impec', on pense plus à l'Amérique latine qu'aux montagnes suisses lorsqu'on rencontre Raoul Imbach pour la première fois. Consul, chef adjoint de l'ambassade de Suisse au Vietnam depuis 2002, on pourrait imaginer l'homme austère, sérieux, distant. C'est pourtant lui qui a introduit au Vietnam la salsa. Cette danse latino aux rythmes chauds, aux voix espagnoles ensoleillées et aux déhanchements ravageurs, attire de plus en plus les jeunes de Hanoi et de Hô Chi Minh-Ville.

Pianiste et compositeur, Raoul Imbach vient récemment de présenter son nouveau opus aux mélodies pop/blues. Les chansons bilingues vietnamo-anglais comme Bonjour Vietnam, Ma chérie, Pour toi, etc. sont autant de témoignages de son attachement aux Vietnamiens et au Vietnam, où il vit depuis plus de trois ans. Il est à rappeler que ce diplomate-artiste avait déjà sorti, il y a quelques années, deux albums, My Life et Children of the world, en français, espagnol et anglais. "J'ai l'intention de faire le quatrième en 2006, avant le terme de mon mandat au Vietnam", assure-t-il. Bénéficiant d'une petite notoriété dans la capitale, son groupe Wild Tortillas, réunissant diplomates étrangers et musiciens vietnamiens, fait à chaque fois le plein lorsqu'il se produit à Hanoi, notamment au Press Club. Il caresse aussi le projet de donner une représentation avec l'Orchestre symphonique du Vietnam dans un but humanitaire, fin novembre à l'Opéra de Hanoi.

Danse, musique et voyages, des passions interactionnelles

Issu d'une famille où les parents sont des passionnés de sport, Raoul Imbach penche dès son plus jeune âge vers la musique. À peine cinq ans, il a fait sa première apparition devant un public. Plus vieux, il épouse une carrière diplomatique car selon lui, c'est la meilleure façon de vivre des choses extraordinaires, de voyager aux quatre coins du monde et de vivre au contact d'autres civilisations. "Les missions diplomatiques sont un formidable vivier d'idées, elles me donnent des orientations pour créer et diversifier mes connaissances artistiques", confie-t-il. Ce diplomate avoue que son meilleur passeport, c'est la musique, puissant moyen de s'intégrer à un nouveau pays, de communiquer avec les locaux et d'enrichir son art. Apprendre une langue étrangère ne lui guère plus difficile, il suffit de savoir... danser. Par ses rencontres lors de cours de danses ou sur les scènes, Raoul maîtrise quatre langues : anglais, espagnol, italien, vietnamien, sans compter sa langue maternelle : français.

Costume-cravate, journée de travail surchargée, méandres de la diplomatie, Raoul surfe sur tout cela et se réfugie auprès de son piano dès que le besoin s'en fait sentir. Et pour se défouler, mercredi soir et week-end sont souvent réservés à la danse. Bien sûr, avec ses trois passions, son emploi du temps est digne d'un ministre. Mais Raoul le gère sans aucune difficulté, car "diplomatie, danse ou musique, ce sont mes trois passions et me séparer de l'une équivaudrait à me couper un bras", explique-t-il. Difficile de dire là où il excelle le mieux, car Raoul Imbach incarne juste la définition du "polytalent".

Par Thu Hà Nguyên - Le Courrier du Vietnam - 7 Octobre 2005