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Le Vietnam commémore Diên Biên Phu

HANOI - Les anciens combattants vietnamiens ont célébré vendredi le 45e anniversaire de la bataille de Diên Biên Phu, symbole de fierté nationale au Vietnam, qui vit la défaite cuisante des Français et entraîna la fin de leur présence coloniale en Indochine.

Diên Biên Phu se solda par un désastre pour les forces d'élite françaises, avec un total de 6.000 morts et 10.000 prisonniers de guerre. L'expérience acquise lors de la bataille servit plus tard aux Nords-Vietnamiens communistes dans la guerre contre le Sud appuyé par les Américains. Avec le résultat que l'on sait.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France rétablit sa tutelle coloniale sur le Vietnam en 1946. Mais elle se retrouve vite aux prises avec la guérilla viêt-minh, précurseur des Viêt-cong communistes de la guerre du Vietnam.

En novembre 1953, le général Henri Navarre décide d'établir un camp fortifié à Diên Biên Phu, localité de 25.000 personnes, dans une vallée stratégique du Nord-Ouest du pays. L'objectif était de couper les liens entre les Viêt-minh et leurs bases arrières au Laos et en Chine.

Le général espère également provoquer une bataille générale, que, selon lui, les rebelles ne peuvent gagner. Il fait lâcher des tracts par avion défiant le commandant des Viêt-minh, le général Vo Nguyen Giap, surnommé le ``Napoléon rouge'', d'attaquer.

``Les Français ont sous-estimé l'armée viêt-minh'', estime le général Vu Xuan Vinh, joint par l'Associated Press. ``Ils disaient qu'on ne pouvait leur infliger des pertes parce que nous n'avions pas d'avion de guerre ou d'artillerie. Ils avaient tort'', ajoute celui qui dirigeait à l'époque un régiment de la 308e division viêt-minh, un corps d'élite, baptisé par les Français la ``division de fer''.

En pleine jungle, les Français avaient fortifié leurs positions avec des barbelés et des mines antipersonnel. Les deux aérodromes qui permettaient l'acheminement des ravitaillements étant protégés par vingt chars et de l'artillerie. ``Navarre disait que Diên Biên Phu était comme un tatou, que si l'on essayait d'attaquer on se casserait tous les dents'', observe M. Vinh.

Toutefois, les Français ignoraient une chose: les Viêt-minh s'étaient procurés de l'artillerie auprès de leus alliés russes et chinois. Au 26 janvier 1954, les rebelles avaient construit une route camouflée, utilisée pour acheminer hommes et matériel.

Puis pendant deux mois, ils construisent 200 kilomètres de tranchées, dont certaines à moins de 200 mètres des avant-postes français. ``Les tranchées et les positions d'artillerie étaient si bien camouflées que lorsque l'attaque a été lancée, le 13 mars, les Français ont été complètement pris par surprise'', souligne M. Vinh. ``Il n'a fallu que trois jours pour prendre les avant-postes.''

Le 25 avril, les deux aérodromes sont totalement isolés. Les appareils français sont contraints à des largages hasardeux de ravitaillements, qui atterrissent souvent derrière les lignes ennemies.

L'assaut final est donné le soir du 6 mai. Des lance-roquettes de conception russe pilonnent le camp. Un contingent entier de soldats français périt sous une tonne de projectiles. ``Le lendemain matin, nous entendions beaucoup de soldats français gémir'', raconte le général Vu Xuan Vinh,. âgé à l'époque de 31 ans. ``Finalement, nous avons vu s'élever des drapeaux blancs vers 15h...''

Associated Press, le 7 Mai 1999.