~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
Le portail de l'actualité vietnamienne

[Année 1997]
[Année 1998]
[Année 1999]
[Année 2000]
[Année 2001]

Quand les américains chiffrent la récolte vietnamienne de café

«Buvez du café !». Cette invitation faite aux consommateurs vietnamiens, c'est une des idées qu'on a eu à Hanoï pour éponger l'énorme surplus de la production de café robusta dont le Vietnam est devenu le premier producteur mondial. Car l'an dernier on a tourné autour des neuf cent mille tonnes de café. «Tourner autour», l'expression est juste car comme le dit un négociant parisien qui connaît bien ce pays, à cent mille tonnes près, on ne sait pas ce qui est sorti des plantations vietnamiennes. Et on ne sait pas ce qui va en sortir pour la prochaine récolte.

Cependant, dans un rapport qui vient d'être rendu public, le représentant du ministère américain de l'agriculture à Hanoi constate que le plan d'abattage de cent mille hectares de plantations voulu par le gouvernement a échoué. Malgré la ruine financière dans laquelle les a plongé l'effondrement des cours internationaux du café, les tout petits producteurs vietnamiens, ceux qui ont moins d'un hectare, gardent leurs arbres et attendent une éventuelle remontée des cours pour faire la cueillette des cerises. Ce qui conduit les experts américains, dont les rapports sont toujours très attendus sur le marché mondial à prévoir une récolte 2001 2002, celle qui vient de commencer, d'environ huit cent mille tonnes.

Mais prévoir est un art très difficile. Il faut, photos aériennes et ballades sur le terrain à l'appui, suivre pendant des mois la floraison des arbres, l'émergence des fruits et leur développement. Il faut surtout avoir de longues années de statistiques pour pouvoir comparer. Autant dire qu'au Vietnam ce n'est pas le cas et que malgré son image de sérieux, l'USDA prend le risque de voir son chiffrage sérieusement démenti.

Et puis en bref, notez que le Vietnam a décidé de suspendre ses exportations de riz jusqu’au mois de février prochain. Le second exportateur mondial est en rupture de stock. Les exportations vers l’Irak, l’Iran, les Philippines ou l’Indonésie ont drainé une énorme partie de la récolte. Tellement que sur le marché mondial, selon un trader, «depuis un mois et demi, le riz vietnamien est trop cher». Conséquence, la petite récolte du mois de décembre sera consacrée à satisfaire les besoins intérieurs et pas à la demande extérieure.

Par Jean Pierre Boris - Radio France Internationale , le 23 Novembre 2001.