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Quatre pays pauvres d'Asie s'unissent pour combler leur retard de développement

Cambodge, Laos, Birmanie et Vietnam se sont mis d'accord pour mettre en place un réseau d'infrastructures routières, simplifier les procédures administratives d'investissement et faire un effort de transparence. La question de la création d'un visa commun a aussi été évoquée.

Les quatre pays les plus pauvres d'Asie du Sud-Est se sont rencontrés en sommet pour la première fois, dimanche 28 novembre à Vientiane, avec l'espoir de trouver des solutions communes à leur retard de développement et de se construire un avenir au milieu des géants du continent. Cambodge, Laos, Birmanie et Vietnam ont constitué à quatre un véritable groupe des pauvres à la veille du sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN).

Les chiffres sont effet implacables pour ces petits pays entrés à la fin des années 1990 dans le bloc économique régional au terme d'une longue période d'isolation et parfois de guerre, et encore sensiblement à la traîne sur le plan économique. Le revenu moyen par habitant entre eux en 2003 ne dépassait pas les 356 dollars, quand celui des six autres (Brunei, Indonésie, Malaisie, les Philippines, Singapour et Thaïlande) s'élevait à 1 626 dollars, selon les statistiques de l'organisation. Il représente seulement 20 % de celui des six autres, les anciens membres (...). C'est ce fossé-là que nous essayons de réduire, a indiqué M.C. Abad, porte-parole du secrétariat de l'ASEAN.

Les responsables ont reconnu qu'à la suite de circonstances historiques, (leur) niveau de développement est plus bas que celui des autres pays de l'ASEAN ont indiqué les signataires dans une déclaration commune, en rappelant combien la paix et la stabilité est indispensable à leur avenir. En filigrane était envoyé un message aux riches du bloc, partant du principe que le développement des quatre profiterait à tous. On ne peut pas parler d'égalité ou d'opportunités partagées si il y a quelqu'un de très pauvre dans le groupe, a relevé Nguyen Trung Thanh, un responsable du ministère des affaires étrangères vietnamien . Nous voulons que le développement ouvre de nouveaux marchés pour les biens et les services des pays développés et c'est un partenariat qui bénéficie à tous a-t-il ajouté, sûr que l'ASEAN aurait plus de chances d'avancer si ces quatre pays sortaient de la pauvreté.

Mesures communes

Les quatre se sont mis d'accord pour mettre en place un réseau d'infrastructures routières, simplifier les procédures administratives d'investissement et faire un effort de transparence. La question de la création d'un visa commun a aussi été évoquée. Les leaders des trois pays de l'ex-Indochine (Vietnam, Laos, Cambodge) ont par ailleurs signé séparément un accord de développement tripartite. Pendant que les "pauvres" s'entretenaient de leur survie, arrivaient à Vientiane les chefs d'Etat ou de gouvernement attendus pour le sommet de lundi et mardi dans la capitale laotienne.

L'ASEAN a invité Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Nouvelle-Zélande et Australie à partager leurs discussions, autant de fortes puissances économiques à côté desquelles les faibles auront du mal à se faire entendre. Les "petits" ne rêvent pas encore de les égaler, mais bien de pouvoir parler avec eux à armes égales et ne pas risquer la banqueroute lorsque les barrières douanières seront supprimées d'ici 2020. Les quatre doivent être aidés pour rattraper le retard, sinon complètement, au moins suffisamment pour que nous puissions évoluer à la même vitesse que l'ASEAN a estimé Yong Chanthalangsy, porte-parole du sommet mais aussi du ministère des affaires étrangères laotien.

Le Monde avec AFP - 28 Novembre 2004