Prochain procès d'un moine bouddhiste dissident kidnappé au Cambodge
HANOI -
Deux organisations des droits de l'Homme ont condamné vendredi le gouvernement
vietnamien pour la détention d'un moine bouddhiste dissident qui, selon elles, a été
enlevé au Cambodge et doit être prochainement jugé au Vietnam.
Après une année sans nouvelle de Thich Tri Luc, un militant des droits de l'Homme de
longue date, sa famille a reçu le mois dernier une convocation du tribunal de Ho Chi
Minh-Ville pour assister à son procès le 1er août.
Les accusations contre le dissident n'étaient pas précisées, mais le procès a été reporté
à une date ultérieure, selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et le
Comité des droits de l'Homme Vietnam basé à Paris.
Aucune nouvelle date de procès n'a été fixée et sa famille ne sait pas où il est détenu
actuellement, selon les organisations qui appellent à sa libération immédiate.
Dans une lettre ouverte aux dirigeants vietnamiens, les deux organisations ont déclaré
qu'elles étaient soulagées de savoir que Thich Tri Luc, 49 ans, était vivant, mais qu'elles
étaient "profondément choquées qu'il ait été rapatrié de force, au mépris de son statut de
réfugié".
Le président de la FIDH Sidiki Kaba et Vo Van Ai, président de la seconde organisation et
du Bureau d'information bouddhiste international, ont "fortement condamné" la détention
illégale du moine sans aucune notification à sa famille.
Ils ont aussi exprimé leur grande préoccupation à propos du fait que le procès de Thich
Tri Luc ne serait pas conforme aux normes internationales parce qu'il n'avait pas été
autorisé à rencontrer son avocat.
Les autorités vietnamiennes n'ont pas pu être contactées pour réagir à ces informations.
Le moine, dont le nom civil est Pham Van Tuong, a été enlevé et rapatrié de force au
Vietnam en juillet de l'an dernier après avoir cherché asile au Cambodge, selon la même
source.
Membre de l'Eglise bouddhiste unifiée du Vietnam, interdite, Thich Tri Luc avait fui son
pays en avril 2002 et avait reçu le 28 juin le statut de réfugié du Haut Commissariat des
Nations unies pour les réfugiés.
Il était sous la protection des Nations unies quand des inconnus sont arrivés dans sa
maison dans la nuit du 25 juillet et l'on emmené en voiture.
Agence France Presse - 8 Août 2003.
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