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Treize ans de prison pour le cyber-dissident vietnamien Pham Hong Son

Le cyber-dissident vietnamien Pham Hong Son a été condamné mercredi à treize ans de prison pour "espionnage" par la Cour populaire de Hanoi, après un procès d'à peine une journée, a-t-on appris de source judiciaire.

Son, un médecin de 34 ans, employé d'une entreprise pharmaceutique, avait été arrêté le 27 mars 2002 dans la capitale peu après avoir traduit un article intitulé "Qu'est-ce que la démocratie", trouvé sur le site du Département d'Etat américain. Il a également été condamné à trois ans de résidence surveillée à l'issue de ses années de prison.

Agence France Presse - 18 Juin 2003.


Docteur Son, ennemi d’Internet

Pham Hong Son, poursuivi pour avoir publié des articles critiquant le régime vietnamien sur Internet, a été condamné, mercredi 18 juin, à 13 ans de prison. Malgré la mobilisation de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme dont Amnesty International et Human Rights Watch.

Treize ans de prison ferme et trois ans de résidence surveillée. C’est le verdict prononcé par la Cour populaire de Hanoi qui a jugé, mercredi 18 juin, le cyberdissident Pham Hong Son pour «espionnage» et pour «avoir diffusé à l’étranger des informations dangereuses». Son arrestation fait suite à la publication sur Internet d’un article consacré à la démocratie. Selon l’acte d’accusation retenu contre lui, il est soupçonné d’avoir contacté des opposants au régime de Hanoi et de s’être procuré des «documents calomnieux» contre le Parti communiste et le gouvernement.

Au cours du procès qui n’a duré que quelques heures, les droits de la défense n’ont pas été respectés. Plusieurs organisations de défense des libertés individuelles dont Amnesty International et Human Rights Watch avaient dépêché des représentants à Hanoi pour suivre le procès. Peine perdue. Les représentants des ONG et les diplomates étrangers des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et de plusieurs pays de l’Union européenne n’ont pas été autorisés à assister à l’audience.

Liberté d’opinion surveillée

Le procès intenté à l’encontre de Pham Hong Son n’a rien d’une procédure pénale relevant du droit commun comme il est officiellement présenté dans cette affaire. Il s’agit d’un procès politique pour délit d’expression. Le crime de ce médecin de 34 ans ? La traduction et la diffusion sur Internet d’un article intitulé «Ce qu’est la démocratie», extrait des pages du site de l’ambassade des Etats-Unis au Vietnam. Le dissident est également l’auteur de nombreux articles parus sur différents forums de discussions consacrés à la promotion de la démocratie.

Ce n’est pas la première fois que le régime fait condamner un activiste du Net. Cette arrestation vient s’ajouter à une longue liste de dissidents, emprisonnés pour avoir exprimé leurs opinions sur le réseau. Le Comité mondial pour la liberté de la presse et Reporters Sans Frontières dénoncent régulièrement ces entraves inquiétantes à la liberté d’opinion. En effet, bon nombre de journalistes indépendants et d’éditeurs se sont tournés ces dernières années vers Internet pour publier des opinions interdites dans les médias officiels.

Avec la Chine, le Vietnam est l’un des Etats les plus répressifs à l’encontre des cyberlibertés. Le professeur d’informatique Le Chi Quang, a fait également l’expérience de cette difficile censure. Le 8 novembre dernier, il a été condamné à quatre ans de prison pour avoir publié des articles critiques sur le régime. Plusieurs autres cyberdissidents sont incarcérés pour avoir contourner la censure. Ils attendent toujours la tenue de leur procès.

Par Myriam Berber - Radio France Internationale - 18 Juin 2003