~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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Transition de la presse vietnamienne en lien avec la francophonie

Des machines à écrire aux ordinateurs, des journaux de papier à ceux électroniques, les médias vietnamiens se développent dans le cadre de concurrences acharnées. La presse francophone ne fait pas exception.

À l'époque de l'explosion des informations, accompagnée de l'essor à pas de géant, des technologies de communication, les médias du Vietnam sont confrontés à une concurrence acharnée. Le remplacement du régime de subventions étatiques par le mécanisme d'autofinancement les a obligés à améliorer la qualité de leurs informations, à se moderniser et à renforcer leur compétitivité, afin de vivre et de se développer. Des machines à écrire aux ordinateurs, des journaux de papier à ceux électroniques, les médias vietnamiens se développent tant en quantité qu'en qualité, notamment depuis ces dix dernières années. Le principe CLAIR (centré, lisible, actuel, immédiat, résistant) est de plus en plus accentué et les informations sont de plus en plus proches des lecteurs et pour les lecteurs. Les journaux les plus lus sont ceux qui satisfont ces critères. Il s'agit du Lao Dông, Thanh Niên ou Tuôi tre Tp HCM, etc. Même les émissions à la télévision ou à la radio sont plus immédiates, plus attractives et plus diversifiées, par rapport à celles d'il y a une dizaine d'années. Plus le pays se développe, plus les médias évoluent. Et leur croissance, qu'ils soient audiovisuels ou écrits, contribue pour une part non moins importante à celle du pays. Ils sont considérés comme des outils nécessaires et efficaces, afin d'augmenter le niveau d'instruction de la population, mobiliser des fonds et des forces humaines, en faveur de la croissance socio-économique. Ils contribuent considérablement à inciter la population à participer à l'œuvre de renouveau du pays, à lutter contre les aspects négatifs, comme la corruption, la contrebande, ainsi que les fléaux sociaux : prostitution, trafic de drogue ou d'êtres humains.

Journalistes, combattants pour le progrès

Au Vietnam, la presse n'est pas le 4e pouvoir, face au législatif, à l'exécutif et au judiciaire. Mais elle a une liberté et participe à découvrir de nombreuses affaires importantes, à faire comparaître à la barre, pas mal d'officiels corrompus. Grâce aux médias, le monde connaît mieux les progrès réalisés par le Vietnam, ses politiques d'ouverture, sa volonté d'être ami et partenaire de confiance avec les autres pays, ainsi que ses efforts, dans sa phase de renouveau et d'intégration internationale. À travers les médias, les Vietnamiens connaissent la conjoncture régionale et mondiale, les tendances de développement des autres pays, de l'actualité internationale. Avec les médias, le public vietnamien entre dans le "village planétaire". Plus rien n'a lieu sans témoignage, plus rien ne se passe sans qu'on ne le sache ou presque! Des attentats récents en Espagne, aux conflits tous les jours au Proche-Orient, des dernières élections en Russie au prochain élargissement de l'Union européenne, etc.

Dans la période transitoire, le journaliste, noyau des médias, se doit d'être dynamique, doté d'une vaste culture générale, précis, honnête face à son public mais aussi avec ses sources d'information. Il doit savoir faire parler et transmettre, sans trahir les idées, ni les hommes. Pour le public, le journaliste est à la fois l'observateur et l'informateur. La presse est un front sur lequel les journalistes sont des combattants, qui détectent les tendances évolutives du pays et du monde, et les critiquent dans un sens constructif. On reconnaîtra la compétence d'un journaliste à la facilité avec la quelle il cernera un problème, sa rapidité avec laquelle il réagira face à l'événement, sa précision avec laquelle il transmettra l'information. Les sources d'information qu'il aura trouvées et qui seront les plus appropriées sont souvent les plus proches des lecteurs.

Rapports réciproques de la presse vietnamienne et la Francophonie

Avec l'ouverture du pays, la presse vietnamienne s'intègre plus profondément au paysage international des médias. Les journalistes ont maintes occasions de procéder à des échanges avec leurs collègues de par le monde, et de perfectionner leur qualité professionnelle, à travers des études ou stages à l'étranger. Ces dernières années, de nombreuses organisations et pays francophones ont attribué des bourses d'études, notamment en France, en Belgique et au Canada, à des dizaines de journalistes vietnamiens. L'objectif était de perfectionner leur qualité professionnelle, de contribuer à la formation d'un personnel qualifié, au service du développement du Vietnam, et surtout d'assister la presse francophone et le développement de la Francophonie dans le pays.

Les Vietnamiens ont un proverbe : "plus on voyage, plus on apprend la sagesse". Les programmes d'études permettent aux journalistes francophones, non seulement d'ouvrir leurs yeux, d'enrichir leurs connaissances et leurs expériences, mais également d'alimenter les lecteurs vietnamiens. Car leurs voyages dans la Francophonie font aussi "voyager" leurs lecteurs. De retour au Vietnam, ces journalistes sont en mesure de valoriser leurs expériences et connaissances acquises, en faveur du développement de la presse vietnamienne en particulier et de celui du pays en général. En tant que journalistes francophones, ils contribuent aussi pour une part importante à l'essor de la Francophonie et du français.

À l'heure actuelle, il existe de nombreux produits journalistiques francophones. Parmi eux, figurent le quotidien Le Courrier du Vietnam, des émissions en français à la télévision et à la radio, sans compter des bulletins et revues francophones. Cependant, l'essor de la presse francophone laisse encore à désirer. La qualité des produits est loin du désir, le lectorat est si restreint et les difficultés financières menacent toujours leur destin. C'est le cas du bimestriel Saigon Eco, qui a disparu, du mensuel Vietnam Scoop voilà quelques années, sans oublier la chute du tirage du Courrier du Vietnam, après le Sommet de la Francophonie à Hanoi en 1997. Une attention plus particulière des pays et organisations francophones aux médias en langue française est le souhait des journalistes et du lectorat. Elle constituera certainement un grand soutien pour le développement de la Francophonie et du français au Vietnam.

Par Thu Hà Nguyên - Le Courrier du Vietnam - 1er Avril 2004.