Mort du général Tran Do
Le général Tran Do, dissident
communiste vietnamien, est mort des
suites du diabète vendredi 9 août à
Hanoï à l'âge de 78 ans. L'un des
vétérans les plus décorés des guerres
du Vietnam, Tran Do avait été
membre du département de l'idéologie et de la culture du Parti
communiste vietnamien (PCV).
Au milieu des années 1990, il avait
manifesté son désenchantement à l'égard de l'absence de réformes au
sein du PCV dans un manifeste qui avait largement circulé sous le
manteau, notamment au sein des milieux dirigeants vietnamiens et à
l'étranger. Il avait notamment réclamé l'instauration de la démocratie
au sein du parti unique et, donc, l'abandon du centralisme
démocratique. Des membres du bureau politique avaient alors tenté de
raisonner ce vétéran qui jouissait, dit-on, d'un important soutien parmi
les anciens combattants.
Dans un deuxième temps, le général Do avait
réclamé la démocratisation du régime, quitte à abandonner le
socialisme. Il avait été placé sous surveillance avant d'être exclu du
PCV en janvier 1999. Deux ans plus tard, ses mémoires avaient été
confisqués. La démarche du général Do s'était inscrite dans celle du
colonel Bui Tin, un ancien rédacteur en chef adjoint du quotidien du
PCV, qui a choisi l'exil en 1991 pour y diffuser un manifeste prônant la
réforme du PCV, ce qui s'est également traduit par une exclusion d'un
parti qui conserve le monopole du pouvoir.
Le Monde - 13 Août 2002.
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