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Le général Do défie ouvertement le PC

HANOI - Défiant de plus en plus ouvertement le pouvoir, le général Tran Do, vieux révolutionnaire communiste viêtnamien, a mis le PCV au pied du mur en lui demandant de "muer ou dépérir".

Dans une lettre ouverte sobrement intitulée "Quelques mots" en date du 8 janvier, le général à retraite, héros de la guerre d'indépendance des années 70, a également confirmé qu'il avait été expulsé du PCV quatre jours auparavant.

Raison, selon lui, avancée: "Avoir commis l'erreur de disséminer ses écrits, qui ont été largement diffusés aux agences de presse mondiales".

Depuis la fin 1977, le général Do, qui a eu sa carte du parti pendant 58 ans, a commencé à donner de la voix pour exiger des réformes politiques de fond et l'abandon du socialisme comme condition au développement économique.

"Je n'ai jamais prévu que mes rêves initiaux d'édification d'une société forte et belle puissent tourner à l'amère réalité d'aujourd'hui (...), une société dotée de l'indépendance mais pas encore de la liberté", écrit Do dans cette lettre dont Reuters s'est procuré un exemplaire.

Le général, qui exerça pendant 30 ans les fonctions de commissaire politique sous l'uniforme, met au défi le PCV de se réformer, faute de quoi il disparaîtra.

"Tôt ou tard, le parti devra se résoudre à changer. 'Muer ou dépérir' est un slogan qui peut aujourd'hui s'appliquer au parti. Ce serait la meilleure solution si le parti changeait de son propre chef".

Le général affirme n'avoir jamais imaginé tout au long de sa longue carrière révolutionnaire que l'expression de divergences puisse faire de lui un ennemi.

"Je vis dans mon pays tout en étant surveillé, espionné et suivi ouvertement. Mes opinions sont déformées et l'on m'accuse de duperie", écrit-il.

Le général Do, qui dirigeait le département Idéologie au sein de la commission du PCV pour la Culture, la Littérature et les Arts avant de prendre sa retraite, a affirmé que malgré son expulsion du parti, il conserverait ses convictions politiques et continuerait à se battre pour son pays et son peuple.

Reuter, le 11 janvier 1999.