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Un écrivain, condamné pour avoir critiqué le régime vietnamien, libéré

Un écrivain dissident vietnamien, Tran Khue, qui avait ouvertement critiqué le régime communiste, a été condamné à 19 mois de prison ferme vendredi, mais il a été immédiatement libéré, la durée de sa détention préventive ayant déjà couvert cette peine. Khue, 68 ans, un ancien professeur de littérature vietnamienne et chinoise, a été condamné pour "abus des droits démocratiques portant atteinte aux intérêts de l'Etat", a précisé le tribunal de l'ex-Saigon (sud) où son procès a duré quelques heures.

Sa condamnation est la dernière d'une série de procès s'en prenant à des écrivains ou des intellectuels dissidents. Les autorités cherchent en effet à dissuader cette communauté dissidente -- minoritaire mais résolue -- d'utiliser Internet pour diffuser ses critiques.Son ami Pham Que Duong, un colonel et historien de l'armée âgé de 73 ans, sera jugé mercredi prochain à Hanoï pour les mêmes motifs.Les deux hommes, arrêtés en décembre 2002, figuraient parmi 21 signataires -- dont plusieurs vétérans de l'armée et d'anciens membres du Parti communiste vietnamien au pouvoir -- d'une pétition envoyée au parlement vietnamien en août 2002 réclamant des réformes démocratiques et la lutte contre la corruption.Ils avaient été initialement accusés d'"espionnage", des accusations ayant été finalement atténuées par les autorités pour des raisons encore inconnues.

L'organisation Reporters sans frontières (RSF), basée à Paris, a dénoncé cette semaine un "simulacre de justice pour les cyberdissidents", tandis que le Comité de protection des journalistes (CPJ), basé aux Etats-Unis, a appelé à leur libération inconditionnelle.Khue avait aussi été inculpé pour avoir protesté sur Internet contre la signature sensible d'accords frontaliers entre le Vietnam et la Chine. En mai dernier, le cyber-dissident vietnamien Nguyen Vu Binh, un ancien journaliste de 35 ans, avait été condamné en appel à sept ans de prison ferme, une peine qui sera suivie de trois ans de résidence surveillée, pour "espionnage" après avoir témoigné par écrit en 2002 à une audience du Congrès américain sur les droits de l'Homme.

Agence France Presse - 9 Juillet 2004.