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Timide ouverture du Web vietnamien

L´autorité vietnamienne de régulation de la Toile a indiqué que des acteurs privés pourront bientôt se lancer dans la fourniture de services internet. C´est une privatisation, certes, mais elle est mesurée. Dans le Vietnam communiste, les investisseurs privés vont pouvoir se lancer très prochainement dans la fourniture de services internet. Mais que les tenants de la libre entreprise ne se frottent pas les mains trop vite : les postulants devront avoir l´agrément du ministère du Plan et de l´Investissement. Quant aux fournisseurs d´accès, ils restent sous contrôle de l´État.

Par Pierre Koetschet - Transfert.net - le 28 Août 2001.


un brin de Web, mais sous contrôle

L´ouverture du marché vietnamien à la fourniture de services internet reste très mesurée. L´État garde la mainmise sur la Toile et accentue son contrôle. Nguyen Thi Thanh Van de l´Alliance Vietnam Liberté revient sur ce décret.

Le changement dans la continuité doit avoir quelques adeptes au Vietnam : dans ce pays communiste, l´ouverture du marché des fournisseurs de services internet n´est pas ce qu´on peut appeler une révolution libérale. Selon le décret publié par le gouvernement vietnamien, les postulants devront obtenir une licence du tout puissant Directorat général des postes et télécommunications et devront travailler, main dans la main, avec l´unique fournisseur d´accès actuel, sous contrôle de l´État, Vietnam Data Communications Co. Comme le remarque Nguyen Thi Thanh Van, de l´association, opposée au régime, Alliance Vietnam Liberté, "l´État se rend bien compte qu´il ne pourra pas contrôler tout l´Internet, alors il essaie d´en contrôler l´ouverture".

L´armée aux commandes d´un FAI

Pour l´instant, il n´existe que cinq fournisseurs de services internet, tous plus ou moins contrôlés par l´État. Le petit dernier, Vitel, est même dirigé par l´armée vietnamienne. Le décret gouvernemental pourrait quelque peu modifier les choses, mais l´Alliance Vietnam Liberté ne crie pas victoire : "Cette ouverture mesurée sert surtout à attirer les investisseurs étrangers, mais l´État garde le plus important pour lui." En effet, le décret rappelle que seules les entreprises dont l´État est propriétaire peuvent être fournisseurs d´accès internet (FAI) ou fournisseurs de services d´échange (IXP). Le décret actualise aussi la liste des délits informatiques dans laquelle figurent désormais le hacking, la diffusion de virus ou de pornographie.

Surf non libre

L´État vietnamien profite aussi de ce début de libéralisation pour réaffirmer son contrôle sur la Toile : les cybercafés vont devoir signer des accords avec les fournisseurs de services Internet et s´enregistrer auprès des autorités. Le surf ne sera pas libre non plus : les firewalls qui empêchent les internautes d´accéder à des sites pornographiques ou à des sites d´opposants seront maintenus. "De toute façon, la police a le droit de contrôler toutes les informations, souligne Nguyen Thi Thanh Van, et comme le décret le réaffirme, toutes les lois sur la presse et l´édition s´appliquent à l´Internet."

Par Pierre Koetschet - Transfert.net - le 29 Août 2001.