Le 7è sommet de la francophonie s'est achevé dimanche
à Hanoï après la désignation de Boutros Boutros-Ghali comme secrétaire
général du mouvement
Les pays francophones ont aussi décidé de tenir leur prochain Sommet en 1999
à Moncton, capitale de la province canadienne du Nouveau Brunswick, et celui
de 2001 à Beyrouth.
Lors de la conférence de presse de clôture, des divergences sont apparues
entre le président Chirac et le Premier ministre canadien Jean Chrétien
--qui représentent deux pays poids lourds au sein du mouvement francophone--
sur les prérogatives du secrétaire général en matière de crise dans un ou
plusieurs pays francophones et sur les possibilités de sanctions.
"La France n'est pas du tout disposée à ce que la francophonie serve de
support à des sanctions de quelle que nature qu'elle soit (...) nous
voulons, nous, convaincre et non pas contraindre", a affirmé M. Chirac.
Mais M. Chrétien avait indiqué auparavant, en faisant un parallèle avec le
Commonwealth qui a pris encore récemment des sanctions contre le Nigéra:
"quelles seront les mesures à prendre (en cas de crise) on verra (...) pour
que des sanctions soient efficaces il faut que tous les pays soient
d'accord".
La nomination de M. Boutros-Ghali, ancien patron" de l'ONU, dont la
désignation annoncée avait provoqué une fronde de plusieurs pays africains
au début du Sommet, s'est finalement faite par acclamation juste avant la
clôture. Il est censé donner une dimension plus politique au mouvement.
Le Sommet s'est achevé sur l'adoption de deux textes, un "Plan D'action" et
une "Déclaration de Hanoi".
Le "Plan d'action" "donne mandat au Secrétaire général de la francophonie de
développer les initiatives politiques susceptibles de contribuer au
règlement pacifique des conflits". Il "demande au secrétaire général
d'intensifier la coopération avec les organismes internationaux et régionaux
oeuvrant notamment dans le domaine des droits de l'Homme", de "contribuer à
la consolidation de l'Etat de droit".
Ce document prévoit également de "s'engager résolument dans les nouvelles
technologies de l'information".
La "Déclaration de Hanoï" évoque "la nécessité de renforcer la dimension
économique de la francophonie pour que, de pair avec ses dimensions
culturelle et politique, elle assure la pérennité de la francophonie".
Lors de la conférence de presse organisée à l'Opéra de Hanoï rénové à grands
frais pour le Sommet, Jacques Chirac a rendu hommage au Vietnam qui a
"organisé les choses de manière tout à fait parfaite".
La vice-présidente du Vietnam, Mme Nguyen Thi Binh, a estimé que ce Sommet,
auquel ont participé 48 pays, avait été un grand succès et a marqué un
tournant important dans la francophonie". "Jamais les pays francophones ne
se sont aussi bien compris qu'aujourd'hui", a-t-elle affirmé.
La Moldavie et Sao Tome et principe ont été admis au sein du mouvement à
l'issue du Sommet tandis que la Pologne, l'Albanie et la Macédoine ont
acquis le statut d'obervateur.
Le Sommet n'a pas été informé de la décision de la république démocratique
du Congo (RDC) de quitter la francophonie annoncée la veille par le nouveau
dirigeant Laurent-Désiré Kabila, et qui constitue à l'évidence un revers
pour le mouvement, l'ex-Zaire étant le plus grand pays francophone de
l'Afrique sub-saharienne.
"Nous avons appris par la presse l'annonce d'un retrait. La présidence n'a
pas été informée de cette décision, nous ne pouvons pas faire de
commentaire", a dit M. Chirac