Francophonie-Une vingtaine de chefs d'Etat annoncés à Hanoï
Une vingtaine de chefs d'Etat et une quinzaine
de chefs de gouvernement ont annoncé leur présence au sommet de la
Francophonie de Hanoï, du 14 au 16 novembre, a déclaré lundi le secrétaire
d'Etat chargé de la Coopération, Charles Josselin.
Tous les pays n'ont pas encore confirmé leur présence et des incertitudes
demeurent quant aux personnalités qui représenteront certains autres.
Tel est le cas du Cambodge, pour lequel l'ensemble des participants
souhaitent la présence du roi Norodom Siahanouk, ou du Congo, où Denis
Sassou Nguesso vient de prendre le pouvoir militairement.
Le Rwanda, qui n'avait pas été invité au sommet franco-africain de
Ouagadougou l'an passé, sera représenté. La Moldavie, jusqu'ici observateur,
devient membre à part entière. La Pologne et l'Albanie seront observateurs.
A deux semaines de la tenue du sommet, Charles Josselin a également défini
les priorités que la France souhaiterait voir donner au sommet: formation,
place du français dans les organisations internationales, technologies
modernes de la communication, l'économie et état de droit.
Hanoï, a-t-il dit, aura une signification particulière car cette rencontre
francophone biennale est la première à se dérouler en Asie. "En dépit du
typhon financier qu'elle connaît", cette région "continuera à jouer un rôle
croissant majeur", a-t-il souligné.
Si la France et la francophonie "y sont très peu présents", elles y diposent
néanmoins d'atouts en raison de liens historiques et d'"un capital de
sympathie" qui fait apparaître la francophonie comme "un vecteur de
modernité", a estimé le ministre.
Boutros "tient la corde"
Le sommet proprement dit sera précédé d'une visite officielle du président
Jacques Chirac au Viêtnam. A cette occasion, la France espère conclure
plusieurs contrats dans le domaine de l'eau, la cimenterie, les
télécommunications et les transports, a indiqué Charles Josselin.
Au menu du sommet, la désignation d'un secrétaire général qui doit
"amplifier le rôle de la francophonie dans le monde", notamment en pesant au
sein des enceintes de négociations internationales comme le Gatt, ou
l'Organisation mondiale du commerce.
Comme le prévoit la Charte de la Francophonie, il devrait aussi jouer un
rôle dans le renforcement de l'état de droit et la prévention des conflits.
A ce poste, Boutros Boutros-Ghali, que les Etats-Unis ont empêché d'être
réélu secrétaire général des Nations unies, a "à peu près partie gagnée ou
en tout cas il tient la corde", a dit Charles Josselin, en indiquant que le
Viêtnam souhaitait que cette désignation fasse l'objet d'un "très large
consensus".
Hanoï verra d'autre part la création d'un fonds francophone d'aide aux
PME-PMI. Si sa dotation paraît modeste - 20 millions de FF - c'est "l'aspect
indicatif qui est intéressant". Il sera prioritairement destiné à aider des
entreprises d'Afrique et des "micro-projets".
Dans l'entourage du ministre, on assure que la francophonie ne sera pas
affectée par les baisses budgétaires. "Les mesures nouvelles qui seront
annoncées à Hanoï représentent une progression de presque 17%",
précise-t-on.