Le Vietnam a fait un "effort très important" pour
préparer le prochain sommet de la francophonie prévu dans trois semaines à
Hanoï, a estimé vendredi le secrétaire d'Etat français à la Coopération
Charles Josselin.
"Toutes les questions ont été posées et ont trouvé réponse", a expliqué le
secrétaire d'Etat devant la presse après avoir assisté au dernier Comité de
pilotage réglant l'organisation du sommet prévu du 14 au 16 novembre. Seuls
demeurent quelques "points d'interrogation" sur la présence de certains des
49 pays membres de la francophonie à ce sommet financé à environ 70 % par la
France avec un apport de quelque 12 millions de dollars.
"Les Vietnamiens ont voulu donner à ce sommet une dimension économique que
n'avaient pas les précédents sommets", a ajouté M. Josselin, c'est une
occasion pour (eux) de se faire mieux connaître (...), d'y exprimer le
mouvement qu'ils entendent donner à leurs institutions et à leur économie,
quelques semaines après (...) la mise en place d'un nouveau gouvernement.
Mais M. Josselin a averti qu'"il ne saurait s'agir de créer un espace
économique francophone (...) qui viendrait percuter l'organisation du
commerce international".
Ce sommet vise aussi à donner une dimension politique à la francophonie,
avec notamment la désignation d'un secrétaire général qui en serait le
porte-parole. Alors que la nomination de M. Boutros Boutros-Ghali, ancien
secrétaire général des Nations unies soutenu par la France et le Canada
semble désormais acquise, M. Josselin a estimé que "l'expérience qui est la
sienne, les responsabilités qu'il a occupées devraient permettre d'entrée de
situer ce poste à haut niveau".
Le secrétaire d'Etat a également remarqué que le sommet de Hanoï "était le
premier sommet en Asie, à un moment où l'Asie pose un certain nombre de
questions au reste du monde", en faisant référence "aux secousses
économiques qui agitent les voisins du Vietnam".
Evoquant ensuite la visite d'Etat du président français Jacques Chirac au
Vietnam deux jours avant le sommet, M. Josselin a estimé qu'elle "permettra
de vérifier les convergences politiques" entre Paris et Hanoï et a espéré
qu'elle "confirme les relations économiques très étroites" et permette
d'"annoncer l'heureuse issue de négociations engagées par des entreprises
françaises au Vietnam".
La France, qui est le 10ème investisseur étranger au Vietnam, espère obtenir
plusieurs licences d'investissement à l'occasion de cette visite, notamment
dans la distribution d'eau à Ho Chi Minh-Ville (sud) où se rendra également
M. Chirac, mais aussi pour une centrale thermique et une cimenterie.