~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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Une pochette qui parle de soie

Tout est dans la matière. Surpiquées d'un côté de fils de coton de couleur, ces pochettes à mettre dans son sac (où la grande servira de trousse à maquillage ; la petite, de porte-monnaie) sont en soie d'un noir profond. Extérieur et intérieur. Une soie lisse et très brillante, comme laquée.

Une soie rapportée du Vietnam par Rose Morant, styliste amoureuse de l'artisanat de ce pays (elle y vécut plusieurs années). «La première fois que je l'ai vue, c'était sur un marché à Saigon, se souvient-elle, le pantalon d'une vieille femme qui claquait au soleil comme un miroir. Je n'avais jamais vu un tissu pareil, avec des reflets très particuliers. Je me suis lancée à sa recherche.» La piste la conduit chez des artisans des bords du Mékong. Les techniques de tissage et de teinture qui firent les beaux jours de cette région, pourvoyeuse en soieries des mandarins chinois, existent toujours. Mais la fabrication a cessé avec la guerre d'indépendance et il fallut relancer la sériciculture.

Dix ans plus tard, la production est repartie. La soie, grège au départ, est trempée dans un bain de teinture végétale, séchée et retrempée deux fois par jour pendant un mois et demi, avant d'être lavée et battue. Puis, revisitée au goût occidental, elle devient sac, pantalon ou pochette à zip. Rose Morant ­ qui «a découvert un pays à travers ses tissus», et a transformé pour Hermès des socques archaïques en mules couvertes de feuilles d'argent ­, a l'impression d'avoir fait son boulot : «faire revivre la matière».

Pochettes soie, 18 x 13 cm ou 14 x 10 cm, 16 € et 12 € (+ port : 4 euros). Rose Morant, 10, rue de Crussol, 75 011 Paris, tél. : 01 42 96 57 26.

Par Judith Rueff -Libération - 19 Mai 2004.