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Une coordination d'actions pour lutter contre le sida

Un meeting solennel accompagné d'une marche se sont déroulés le matin du 1er décembre à Hanoi en écho à la Journée mondiale anti-sida 2002-2003.

L'événement s'inscrit également dans le mois d'informations sur la prévention et la lutte contre le sida, lancé au Vietnam du 15 novembre au 15 décembre. Ces activités ont réuni massivement de jeunes militants, étudiants, élèves et hommes venus de tous les coins de Hanoi. La vice-présidente de la République, Truong My Hoa, le vice-Premier ministre Pham Gia Khiêm, président du Comité national de prévention et de lutte contre le sida, la toxicomanie et la prostitution, et d'autres personnalités du Comité populaire de Hanoi sont intervenus.

Mettant l'accent sur les séquelles durables de ce fléau Pham Gia Khiêm a jugé que "mieux vaut prévenir que traiter cette maladie", tout en considérant l'intensification des campagnes d'informations comme une activité clé. "Il est nécessaire de renforcer la coordination d'actions entre les branches d'activité, organismes et organisations de masse à l'échelle centrale jusqu'à celle de base, afin de lutter contre le sida", a souligné Pham Gia Khiêm. De plus, "la lutte anti-sida fait partie d'un des programmes prioritaires nationaux du gouvernement", a précisé la vice-présidente Truong My Hoa. Les dirigeants vietnamiens ont remercié les gouvernements, organisations internationales et pays frères, pour leurs aides et soutiens précieux à la réalisation de la lutte contre ce fléau.

Le vice-ministre de la Santé Pham Manh Hung a estimé que la ségrégation et la discrimination contre les séropositifs ont provoqué de graves conséquences, entraînant la propagation de cette maladie. Les campagnes d'informations auront pour tâche d'étendre les connaissances générales sur cette maladie, et d'encourager la communauté à soutenir les malades, dans un esprit d'entraide. Plusieurs campagnes se rapportant à la cohabitation avec les porteurs du VIH et les sidéens, l'octroi d'aides sont déclenchées au sein de la communauté. Des mesures de contrôle sont largement appliqués afin de réduire la contagion. Le service sanitaire a contrôlé 100% des tests de sang, avant toute transfusion sanguine, construit des banques du sang, des centres de dépistage du VIH dans les provinces, et produit des médicaments génériques pour le traitement du sida à des prix abordables. En même temps, les organes compétents renforcent le contrôle, éliminent les points de vente de la drogue, organisent des campagnes de désintoxication, accordent des prêts, et trouvent des emplois aux anciens drogués et anciennes prostituées.

Une situation encore très inquiétante

Au 31 octobre, le pays comptait 56.495 porteurs du VIH dépistés, dont 8.451 sidéens et 4.649 déjà décédés. Le nombre de séropositifs âgés de 20 à 29 ans représente plus de 50% du total, et celui des mineurs, 10%. Dans une dizaine de villes et de provinces, le nombre de porteurs du VIH pour 100.000 habitants demeure en moyenne très élevé, comme à Quang Ninh (441 personnes), Hai Phong (244), Hô Chi Minh-Ville (206), Ba Ria Vung Tau (179), An Giang (149), Lang Son (147), Hanoi (140), Cao Bang (97), Khanh Hoa (83) et Dông Thap (74). Les cas de séropositivité enregistrés chez les jeunes faisant l'objet d'examens pour être enrôlés dans l'Armée s'accroissent constamment, soit 0,04% en 1996 à 0,15% en 1998, 0,41% en 1999 et 1,31% en 2001. Le nombre de femmes enceintes atteintes du VIH était de 0,34% en 2001 contre 0,2% et 0,08% respectivement en 2000 et 1999. À la fin du mois d'octobre, elles atteignaient un total de 409. Le nombre d'enfants de moins de cinq ans séropositifs est de 297, soit une croissance de 46 petits en 1998 à 67 en 2000 et à 83 en 2001. Au cours des sept premiers mois de 2002, le chiffre était de 26. La quasi-totalité de ces enfants ont été abandonnés ou placés dans les orphelinats. Selon les estimations du ministère de la Santé, le fléau frapperait environ 200.000 personnes en 2005.

Par Lê Hà - Le Courrier du Vietnam - 2 décembre 2002


Échange d'expériences dans la lutte anti-sida

Un séminaire de prévention et de lutte contre le VIH et les maladies sexuellement transmissibles (MST) chez les groupes de travailleurs itinérants (chauffeurs, marins, pêcheurs) de la ville portuaire de Hai Phong (Nord) a eu lieu le 21 novembre à Hanoi.

Le séminaire était organisé par l'organisation World Vision et le Bureau permanent anti-sida de Hai Phong. L'objectif : partager des expériences dans les activités de prévention et de lutte contre le sida. Il s'agissait en même temps d'une occasion pour les représentants des bureaux anti-sida des ministères de la Santé, de la Défense nationale, de la Sécurité publique, des Départements de transport routier et de navigation maritime ainsi que de huit provinces voisines de faire le bilan des activités contre le virus.

Durant trois ans de réalisation du projet, avec le financement de la World Vision, les résultats initiaux ont été encourageants. Grâce aux diverses formes de campagnes de prévention et de sensibilisation, les chauffeurs ayant des relations extraconjugales sont aujourd'hui habitués à utiliser des préservatifs, le moyen considéré comme le plus efficace pour se protéger du VIH.

Sur la durabilité de ce projet, le master Chu Quôc An, vice-président du Centre national permanent anti-sida, a affirmé qu'une fois que les organisations internationales arrêteront leur aide, le projet continuera avec les ressources de fonds de l'État, des localités ou des entreprises, et avec la participation active des volontaires de la communauté. La lutte contre cette maladie est propre à chaque pays, a-t-il dit.

Pour sa part, l'Union des femmes du Vietnam se penche, à ce jour, sur l'amplification des connaissances de ses membres sur la prévention et la lutte contre la contamination du VIH/Sida. Elle désire en outre renforcer ses soins et aides en faveur des enfants sans domicile fixe et de petits orphelins dont les parents ont été victimes du virus. La conférence récapitulative sur le projet sur la prévention et la lutte contre le VIH/sida dans la zone frontalière de Lào Cai (Vietnam) et du Yunnan (Chine) a eu lieu dans la province septentrionale de Lào Cai. Ce projet a été déployé dans le chef lieu de Lào Cai et dans le bourg Sa Pa depuis le mois d'août 2001. Son objectif est d'améliorer le niveau des médecins dans les activités consultatives et le traitement en faveur des porteurs du VIH/sida, avec l'ouverture de deux cours de formation en faveur de 44 médecins des districts Si Ma Cai, Bao Khanh et Sapa.

Le Courrier du Vietnam - 2 décembre 2002