~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
Le portail de l'actualité vietnamienne

[Année 1997]
[Année 1998]
[Année 1999]
[Année 2000]
[Année 2001]

La SGE vise les contrats d'infrastructures au Vietnam


HO CHI MINH-VILLE - Le groupe français de construction SGE, installé au Vietnam depuis une dizaine d'années, au travers de ses filiales Campenon Bernard, Freyssinet et Sogea, mise désormais sur les grands contrats d'infrastructure, la crise asiatique frappant les projets industriels.
"Le Vietnam souffre d'un manque d'infrastructures en matière de transport, d'équipements électrique et de stations d'épuration et va lancer plusieurs appels d'offres pour lesquels nous devrions tirer notre épingle du jeu", a indiqué Jean-Loup Courtin, directeur de Campenon Bernard Vietnam, devant quelques journalistes français.
Il présentait à cette occasion les derniers chantiers du groupe dont celui de la deuxième tranche de la centrale thermique Phu My, située à une centaine de kilomètres d'Ho-Chi-Minh-Ville.
Jusqu'à présent, la SGE accompagnait essentiellement les groupes industriels étrangers désireux de s'implanter au Vietnam, en construisant des usines, comme le site d'embouteillage de CarnaudMetalbox ou de Heineken. Le groupe français privilégie maintenant les grands projets gouvernementaux, moins juteux financièrement mais plus nombreux.
Sogea, filiale de la SGE spécialisée dans les travaux hydrauliques, s'est ainsi attaquée depuis un an aux immenses besoins en stations d'épuration et en canalisations d'eau, un marché estimé à environ 2 milliards de FF (un dollar = 6 FF) par le responsable de SOGEA au Vietnam Paul Philipps.
Son groupe est pré-qualifié pour un contrat d'environ 250 MF dans une ville moyenne et le résultat de l'appel d'offres doit être annoncé prochainement.
Freyssinet, autre filiale spécialisée dans l'ingénierie des ouvrages d'art et notamment des ponts à haubans, attend plusieurs projets de construction et des contrats pour la réparation d'anciens ponts.
Ces différentes sociétés profitent de la présence sur place de l'autre filiale de la SGE, Campenon Bernard, qui tisse sa toile d'araignée au Vietnam où elle a créé deux co-entreprises (joint ventures) depuis 1989. Cette stratégie est désormais payante et "permet de nous démarquer de nos concurrents qui sont essentiellement venus dans ce pays pour y réaliser des coups", selon M. Courtin.
L'obtention des prochains grands contrats devrait être par ailleurs facilitée par le départ de nombreux grands constructeurs européens qui ont plié bagage dès les premières répercussions de la crise asiatique. "Même si le Vietnam est moins touché que ses voisins par la crise financière, l'essoufflement économique est visible et le pays a tendance à se replier sur lui-même", souligne un responsable d'une filiale de la SGE. Plusieurs projets, dont un hôtelier et la construction d'un site industriel, viennent d'ailleurs d'être annulés.
Parmi les concurrents, les constructeurs japonais, aidés par la proximité géographique et le soutien de leurs fonds d'aides étrangers à l'exportation, restent en lice et tirent les prix vers le bas, souligne M. Courtin. Quant aux Sud-Coréens, ils ont disparu du marché, ne disposant plus des moyens financiers nécessaires pour mener des opérations hors de leur pays.
Mais cette moindre concurrence n'évite pas pour autant une érosion progressive des marges. Le gouvernement de Hanoi est de plus en plus vigilant sur les coûts lors de l'attribution des contrats, disposant de moins de fonds internationaux. Les crédits étrangers sont désormais distribués au compte-gouttes, a indiqué M. Courtin.
"Les marges des entreprises se réduisent comme peau de chagrin mais elles restent encore supérieures à celles réalisées en France", a souligné Jacqueline Sourribes, responsable du projet de Campenon pour la construction de l'hôtel Hilton à Hanoï.
Le groupe SGE au travers de ses différentes filiales réalise une activité d'environ une centaine de millions de francs au Vietnam et y dégage un résultat équilibré.

Par Véronique KISS - AFP, le 07 Juillet 1998.