Se loger, quel casse-tête !
Les étudiants qui n'ont pas de famille dans la capitale doivent chercher un logement. Un véritable parcours du combattant. Saturés, les internats offrent guère de places. Quant aux pensions, elles sont réservées aux plus fortunés.
Nguyên Van Son, étudiant de l'Université des sciences naturelles, partage avec ses deux amis une chambre exiguë de 8 m². Il y a trois mois, le loyer était de 250.000 dôngs, sans compter 50.000 dôngs pour l'électricité et l'eau. Mais le propriétaire a décidé d'enfler la note de 110.000 dôngs. Motif invoqué : l'inflation, qui touche tous les produits de consommation courante.
Le cas de Son n'est pas unique. Nguyên Thu Lan, étudiante en 2e année de l'Université des langues étrangères, ne peut se permettre de louer qu'un réduit: 5,5 m², 140.000 dôngs. Le propritaire vient lui aussi d'augmenter le loyer. Certes, 30.000 dôngs en plus, cela pourrait sembler dérisoire. Mais pour des étudiants venant de la campagne, cette somme n'est pas insignifiante. Il va falloir que Lan se serre un peu plus la ceinture pour joindre les deux bouts à la fin du mois.
Se loger sans se ruiner est une affaire qui tracasse plus d'un étudiant. La capitale compte une cinquantaine d'universités et d'IUT, autant dire que le besoin en logements y est important. Les pensions familiales essaient de tirer leur épingle du jeu. Autour des universités, règne une véritable fièvre immobilière. Les nouveaux logements qui ciblent la clientèle estudiantine poussent comme des champignons. Chambres de 8-10 m², construites à la va-vite, avec les moyens du bord - fibrociments notamment, riches en amiante. Ce sont dans les arrondissements et districts éloignés du centre, comme Câu Giây, Hoàng Mai, Thanh Xuân, Gia Lâm, Tù Liêm, Thanh Tri, Hà Dông, que l'on trouve le plus de logements bon marché. Dans le quartier de Dinh Công, arrondissement de Hoàng Mai, ou à Phùng Khoang, un village de l'arrondissement de Thanh Xuân, environ 40 % des foyers se sont lancés dans cette activité économique qui leur assure des revenus à l'année.
Un manque crucial d'internats
Pour tous les étudiants, l'internat est la solution rêvée : au coeur du campus et très bon marché. Mais peu d'entre eux ont la chance d'y dénicher une chambre. L'Institut polytechnique de Hanoi n'est en mesure de loger que 4.000 personnes, soit 10 % de ses effectifs. Saturation aussi à l'Université des sciences sociales et humaines, à celle des sciences naturelles. Seuls 2.000 étudiants, sur 15.000, ont la chance de vivre en internat. Même si elles souhaitent bâtir de nouveaux lieux d'accueil, ces écoles butent sur un problème insoluble : le manque de terrains.
Le ministère de l'Éducation et de la Formation encourage les universités à construire des internats. L'Université nationale, installée dans l'arrondissement de Câu Giây, projette de se délocaliser, vers 2008, à Hoà Lac. Mille hectares de terrain, donc largement de quoi loger tous ses étudiants. Dans la zone urbaine de Trung Hoà, la construction d'une cité universitaire a permis d'en accueillir environ 3.000. Il est prévu d'en construire une autre qui, vers 2006, pourrait en héberger 7.000. Autre suggestion des autorités municipales : que les établissements universitaires construisent des bâtiments à nombreux étages pour compenser leur impossibilité de s'étendre en surface.
Par Hiên Thuc - Le Courrier du Vietnam - 24 Décembre 2004
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