~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
Le portail de l'actualité vietnamienne

Année :      [2004]      [2003]      [2002]      [2001]      [2000]      [1999]      [1998]      [1997]

Sauver les enfants des rues de Saigon

Une association qui recueille les enfants des rues de Saigon, la commune de Schaerbeek au cœur grand comme le Mékong, un défilé pictural déjanté et des pièces de voiture. Le tout, beau comme un roulement à billes, est un défilé inédit qui s’est tenu dans le hall des échevins de la maison communale de Schaerbeek, mercredi soir. A mille lieues de tout académisme, des mannequins bénévoles ont en effet orchestré une chorégraphie assez originale : l’accrochage aux cimaises des œuvres de l’artiste vietnamien Vo Binh, représentant… des pièces automobiles.

Quelques explications s’imposent pour comprendre de quoi il en retourne. Vo Binh est un peintre spécialisé dans les copies de toiles de grands maîtres. Un art assez courant dans le Sud-Est asiatique. Cette fois, il s’est frotté à un genre différent. La peinture de pièces automobiles, objets vénérés au Vietnam car ils font l’ont l’objet d’un commerce de seconde main très lucratif.

Sao Mai, maintenant. Littéralement « Etoile du matin ». Par extension, « nouvelle vie ou nouveau départ ». Nom d’une association gérée par Xavier Mouffe. Celui-ci a créé voici trois ans cet organisme d’aide aux enfants de la rue de Saigon. En contact avec des centres locaux, il s’est engagé à prendre sous l’aile de son association un jeune chaque année. Celui-ci bénéficie d’une formation de trois ans de pâtissier-boulanger. A son retour au pays, le jeune a une garantie d’emploi.

Cong, 19 ans, est ainsi arrivé à Bruxelles en 2001. Suivi de Huy et d’Anh. Chez nous, ils sont logés, apprennent le français, deviennent pâtissiers. Je travaille avec un centre des enfants de la rue à Saigon, dit-il. Ceux-ci sont pris en charge jusqu’à 18 ans, mais, après, ils sont lâchés et sont la proie de pires trafics. C’est là que mon association intervient, modestement. Nous avons besoin de récolter des fonds pour poursuivre notre action. J’ai donc imaginé le défilé pictural « à l’envers » de Schaerbeek. J’ai demandé à un artiste vietnamien, Vo Binh, de peindre des pièces de voiture. Le commerce de ces pièces d’occasion est très lucratif au Vietnam. Il fait partie de la vie quotidienne. Je ne voulais pas de vernissage classique. Mais un spectacle gestuel qui sorte de l’univers. J’ai reçu de la commune de Schaerbeek un accueil enthousiaste. Georges Verzin, l’échevin de la culture, nous a fourni le hall des échevins une semaine (du 2 au 6 mars) pour exposer les toiles. Le produit de cette vente (les prix varient entre 175 et 2.000 euros) sert intégralement à financer le travail de l’association.•

Renseignements : Sao Mai. 0477-13.55.59 ou 02-242.27.66.

Par François Robert - Le Soir - 3 Mars 2004.