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La production de café reste largement excédentaire

La récolte de café pour 2001-2002 conforte l'offre excédentaire et la déprime des cours. Le deuxième producteur mondial, le Vietnam, veut réduire ses surfaces cultivées.

L'ouverture de la période du carnaval au Brésil et la célébration du nouvel an vietnamien n'auront offert en début de semaine qu'un cours répit à la déprime du café, la baisse d'activité fête oblige des deux plus gros producteurs mondiaux ayant réduit le nombre de vendeurs. Hier à Londres le robusta, échéance mars, se négociait à 375 dollars la tonne, contre 374 dollars la veille. A New York, l'arabica, échéance mars, cotait en journée 42,90 cents la livre contre 43,10 cents la veille.

"Ça ne bouge pas beaucoup dans le café", constate Bruno Bouvery, dirigeant de la maison de négoce de café Bouvery International. Et les perspectives à brève échéance ne risquent pas de le démentir. Selon l'Association des pays producteurs de café (APCP), la production mondiale devrait atteindre 115,3 millions de sacs (*) en 2001-2002 contre 114,4 millions de sacs initialement prévus, les récoltes en Colombie, Inde et Ethiopie étant meilleures que prévu. Si cette production est en retrait de 800.000 sacs par rapport à celle de 2000-2001 qui s'élevait à un niveau record de 116,1 millions de sacs, le marché n'en reste pas moins largement excédentaire. Tout va dépendre des perspectives et des décisions du Brésil et du Vietnam. La production du premier pour 2001-2002 est estimée à 30 millions de sacs dans le négoce contre 28,1 millions, selon le gouvernement brésilien. Et l'estimation d'une production à 45 millions de sacs pour 2002-2003 risque de relancer les interrogations sur la volonté du Brésil d'appliquer des mesures de rétention.

Reconversion des terres. Le Vietnam, qui s'est hissé en dix ans au rang de deuxième producteur mondial, devrait engranger sur la récolte 2001-2002 15 millions de sacs, un niveau quasi stable par rapport à 2000-2001. Pour remédier à l'offre pléthorique, le gouvernement vietnamien a décidé de réduire de 500.000 hectares à 400.000 hectares la surface consacrée au robusta, mais il prévoit de porter de 17.000 hectares à 50.000 hectares la production d'arabica, de meilleure qualité. Il s'agit selon l'objectif du gouvernement de ramener la production au niveau des 10 millions de sacs. Les problèmes posés par la reconversion rapide des terres font douter Daniel Duris, agronome au Centre international de recherche agricole pour le développement (Cirad), quant à un impact positif sur le marché du robusta à moyen terme : "C'est d'abord un problème social, et le gouvernement vietnamien doit tenir compte de l'avis des paysans pour lesquels la reconversion d'une monoculture ne va pas sans risque", indique-t-il.

Le casse-tête pour l'ensemble des pays producteurs est que les prix du marché sont tellement bas qu'ils sont inférieurs aux coûts de production. Cette situation pèse sur le rendement en raison d'un moindre entretien des plants et conduit au gel de certaines surfaces. Ces éléments baissiers conduisent Bruno Bouvery à pronostiquer un mouvement haussier des cours "pour la fin de cette année". (1 sac équivaut à 60 kg)

Par Robert Jules - La Tribune, le 13 Février 2002.