~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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Des réfugiés vietnamiens indésirables

Phnom Penh demande que les quelque 500 Vietnamiens qui campent sur le territoire cambodgien soient rapatriés. A quelles conditions?

Le temps presse. C'est un peu le sens des dernières démarches du ministère de l'Intérieur du Cambodge quant au sort de quelque 500 réfugiés vietnamiens qui attendent depuis plus de six mois que leur sort se joue entre Phnom Penh, Hanoi et le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). Installés dans des camps de toile sur les hauteurs des provinces de Mondolkiri et de Ratanakiri, dans le nord-est du Cambodge, ils survivent grâce au soutien du HCR et espèrent éviter un rapatriement forcé. Membres des minorités ethniques des hauts plateaux du centre du Vietnam, ils ont fui leur pays après la répression qui a suivi les manifestations de février dernier. Les autorités cambodgiennes se sont, dans un premier temps, montrées assez souples en autorisant, au grand dam de Hanoi, un premier contingent de 38 réfugiés à rejoindre les Etats-Unis.

Mais, désormais, Phnom Penh, qui craint de voir leur nombre gonfler, demande un rapatriement rapide. Chaque semaine en effet, une dizaine de personnes traversent la frontière pour trouver asile au Cambodge. Des discussions sont en cours entre Phnom Penh et Hanoi sur les conditions dans lesquelles pourrait se faire un rapatriement. Des mesures qui inquiètent les défenseurs des droits de l'homme. «Nous devons nous assurer que toutes les mesures sont prises pour garantir que leur retour se fasse de manière volontaire», souligne un membre d'une organisation de défense des droits de l'homme. Pour les membres de ces organisations, la présence d'observateurs extérieurs est essentielle afin d'éviter qu'une fois rentrés les réfugiés ne deviennent la cible des autorités. Une garantie bien difficile à obtenir au moment où Hanoi vient de condamner 14 personnes pour avoir participé aux manifestations de février.

Des milliers de montagnards des régions de Gia Lai et de Dac Lac avaient alors réclamé la restitution de leurs terres, confisquées par les membres de l'ethnie majoritaire du pays, les Kinh (ou Viêts). Autre revendication: une plus grande liberté religieuse. Les membres des minorités du centre sont en grande majorité protestants, une Eglise non reconnue par le pouvoir. La région reste fermée et les déplacements des populations sont extrêmement surveillés.

Par Christine Chaumeau - L'Express, le 22 Novembre 2001.