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Racket sur les Vietnamiens : cinq arrestations à Bruxelles !

Des familles inquiétées au Vietnam... pour qui ne paie pas en Belgique

BRUXELLES - Nous apprenons, confirmée par le parquet de Bruxelles, l'arrestation de cinq Vietnamiens soupçonnés d'avoir racketté des compatriotes en Belgique. Quatre arrestations à Bruxelles. La cinquième, celle du chef dirigeant cette mafia, un certain Phan-Than Hai, l'a été à Paris: la Belgique réclamera son extradition à la France.

De l'ordre de 15.000 Vietnamiens en Belgique. Les premiers arrivés dans les années 1960. Une communauté sans histoire caractérisée surtout par son souci de la discrétion et d'intégration. Pour la première fois depuis 40 ans, une communauté inquiète depuis quelques mois. Le racket s'installe sur les Vietnamiens de Belgique qui hésitent visiblement trop souvent encore à s'adresser à la police belge.

Le racket est le fait de compatriotes du Nord (Hanoi) ayant vécu le communisme dans des pays comme la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie et la Tchécoslovaquie. Cet été, une Vietnamienne de 24 ans a disparu à Bruxelles. Elle faisait partie d'une troupe qui aurait dû se produire dans un centre culturel vietnamien proche de l'ULB à Ixelles. On soupçonne la troupe de n'avoir été que la façade d'un vaste trafic d'êtres humains. La jeune femme qui avait disparu a été retrouvée en Allemagne. La kriminal Polizei lui a trouvé un hôtel où elle a de nouveau été enlevée pour être conduite cette fois à Paris.

Entre-temps, le fameux centre culturel vietnamien d'Ixelles a fait l'objet d'un racket. Il a dû verser de l'argent, de plus en plus d'argent. Jusqu'au jour où quelqu'un s'est adressé à la police: plusieurs familles liées au centre apprenaient que des parents étaient menacés au Vietnam. Un enfant aurait même été enlevé et séquestré à Saigon jusqu'à ce que l'argent soit versé à Bruxelles. La situation devenait critique. Impossible de savoir à Bruxelles ce qui se passait à Saigon. Difficile aussi d'agir de concert. Cette mafia vietnamienne avait un représentant en Europe. L'exploit de la police belge a consisté à le localiser et à le faire interpeller - à Paris - alors que quatre de ses hommes arrivaient à Ixelles, chargés par ce Monsieur Hai de récupérer le prix fixé pour la libération de l'enfant à Saigon...

La communauté vietnamienne nous assure que le cas, qui recourt à de véritables procédés mafieux, est loin d'être isolé. Pour elle, l'arrestation de Hai et de quatre lieutenants est une très bonne chose, mais elle n'empêchera ni les rackets ni les trafics de se poursuivre en Belgique. Belgique où ces mafias affirment «faire ce qu'elles veulent». Un vieux Vietnamien d'Anderlecht nous confie qu'il existe parallèlement chez nous une mafia vietnamienne »deux fois plus redoutable et deux fois plus crainte que la précédente». Et de nous livrer le nom de son parrain auquel pour l'instant aucune police n'ose toucher, dit-il: un certain Hai Con.

Par Gilbert Dupont - La Dernière Heure - 8 Septembre 2004