Nouveau président de l'Assemblée nationale
HANOI - L'un des membres du puissant Bureau
politique du Parti communiste vietnamien, Nguyen Van An, 63
ans, a été élu, mercredi, président de l'Assemblée nationale,
l'un des postes dirigeants les plus importants du Vietnam.
Il a été élu à l'unanimité par les quelque 450 députés réunis
depuis plus d'un mois pour leur session plénière de printemps à
Hanoi, a indiqué un responsable du Bureau de l'Assemblée
nationale. Sa candidature à la présidence avait été la seule
"présentée" la semaine dernière par le Bureau politique du
PCV, la plus haute instance dirigeante du pays.
M. An remplace à ce poste Nong Duc Manh, qui avait été élu
Secrétaire général du Parti communiste vietnamien (PCV) lors
de son 9e congrès en avril. Originaire de la province de Nam
Dinh, à 100 km au sud de Hanoi, An ne fait pas partie de la
première génération dirigeante du pays. Il n'a été élu qu'en
1996 membre du Bureau politique et dirige depuis la
Commission d'organisation du Comité central du PCV.
Il a occupé diverses fonctions au sein du Parti communiste
après avoir fait des études durant les années 60 dans l'ancienne
Union soviétique où plusieurs hauts dirigeants vietnamiens
avaient été formés avant de diriger le Comité du Parti de sa
province natale de Nam Dinh.
Sa nomination aurait été vivement discutée initialement par
certains députés qui estimaient, selon des sources proches du
PCV, que An "manquerait de dynamisme et d'expérience en
matière d'économie" à son nouveau poste. Il était considéré
comme l'un des responsables de la faillite de l'usine "socialiste"
des textiles de Nam Dinh, la plus importante du pays, qui avait
fait perdre leur emploi à des milliers d'ouvriers, alors qu'il
dirigeait le Comité du Parti communiste de sa province natale à
la fin des années 70.
Cet "homme du Parti", entré en 1982 au Comité central du
PCV apparaît rarement en public. Selon les diplomates, c'est
un "homme de l'appareil loyal" assez proche des conservateurs.
M. An "est sans aucun doute un homme puissant au sein du
Parti et il ne peut pas être qualifié de réformateur", a réagi un
diplomate occidental à l'annonce de cette élection.
Le nouveau président de l'Assemblée ne devrait cependant pas
remettre en cause les réformes introduites à l'Assemblée par
son prédécesseur Nong Duc Manh qui a permis aux députés
d'acquérir un poids notable dans la politique vietnamienne.
Sous sa présidence pendant dix ans, les débats sont devenus
de plus en plus animés lors des sessions de l'Assemblée,
laquelle était autrefois considérée comme une simple chambre
d'enregistrement.
Agence France Presse, le 27 Juin 2001.
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