L'aide internationale converge sur Hanoi face à la flambée de pneumonie
L'aide internationale convergeait lundi vers
Hanoi, où s'accroît le nombre de malades
atteints de la pneumonie atypique qui sévit en
Asie, et où l'hôpital français, en tête du combat
contre l'épidémie, connaît d'importantes
difficultés financières.
Outre cinq médecins et un biologiste arrivés de
Paris samedi, l'Organisation mondiale de la
Santé (OMS) a formé une équipe de dix
personnes avec le Centre américain de contrôle
des maladies (USCDC) et plusieurs spécialistes
de pays européens.
Trois membres de l'organisation Médecins sans
frontières (MSF) sont venus prêter main forte. Et
le Japon a envoyé dimanche une équipe de trois
personnes dont deux médecins, qui "travaillent
avec les autorités vietnamiennes et l'OMS pour
combattre la cause de l'épidémie et faire le point
sur l'assistance dont elles ont besoin", selon le
ministère japonais des Affaires étrangères.
Au moins 48 personnes avaient contracté lundi
la maladie à Hanoi.
Si l'épidémie semble contrôlée à l'hôpital français
de la capitale vietnamienne, qui compte toujours
31 cas -auxquels s'ajoute l'infirmière
vietnamienne décédée samedi-, l'hôpital de Bach
Mai faisait état de 19 cas lundi, contre onze la
veille, dont cinq dans un état critique.
Selon l'agence Vietnam News (VNA), les
autorités vietnamiennes ont mobilisé une
centaine de volontaires et mis en place un
comité de pilotage.
"Notre établissement manque sérieusement des
équipements nécessaires pour diagnostiquer la
maladie et prévenir sa propagation", a reconnu
le Professeur Le Dang Ha, de l'Institut des
maladies tropicales de l'hôpital Bach Mai.
Un début de panique s'est emparé de Hanoi.
L'école française a connu un absentéisme
important, mais a noté lundi une certaine
accalmie des rumeurs. "Il n'y aucune raison
médicale de fermer l'établissement", a-t-elle
indiqué.
Cette panique n'est pas justifiée, indiquaient de
concert lundi l'ambassade de France, l'OMS et le
directeur général de l'hôpital français, une
structure privée qui se consacre désormais
uniquement à la lutte contre le SARS (Severe
Acute Respiratory Syndrome).
"Ce n'est pas une flambée au niveau
communautaire" a rappelé Pascale Brudon,
directrice de l'OMS à Hanoi, au cours d'une
réunion d'information publique.
"Les foyers sont encore limités. On ne constate
pas de croissance exponentielle du nombre de
cas, et il faut une très grande proximité avec les
personnes infectées pour contracter la maladie.
En témoigne le fait que ce sont les personnels
soignants qui sont essentiellement touchés", a
expliqué de son côté à l'AFP le Dr. Yves Nicolai,
directeur général de l'hôpital français.
La situation est cependant très délicate pour
l'établissement, qui perd environ 15.000 dollars
par jour et risque la faillite. "C'est plus une
question de jours que de semaines", a indiqué
le Dr. Nicolai.
Au delà de la question financière, la fermeture
de l'hôpital aurait des conséquences
importantes, en supprimant une structure qui
s'est avérée jusqu'alors capable de maîtriser
l'épidémie et de la conserver en ses murs.
Quant à l'identification de la maladie, les
"meilleurs chercheurs du monde sont au travail",
précise l'OMS qui indique être satisfaite de "la
gestion clinique de la maladie, le contrôle de
l'infection, le suivi épidémiologique des
personnes à risque et les travaux en
laboratoire".
Par Didier Lauras - Agence France Presse - 17 Mars 2003.
Pneumonie virulente: la branche de la santé vietnamienne appelle à la vigilance
HANOI - La branche sanitaire vietnamienne s’emploie à déployer une série de mesures pour prévenir la pneumonie virulente qui s’est déclarée dans plusieurs pays dans la région et dans le monde et a tué une personne au Vietnam, a déclaré dimanche le professeur Hoang Thuy Long, directeur de l’Institut central de l’hygiène et de l’épidémiologie.
La pneumonie virulente est une maladie dangereuse qui évolue d’une manière complexe et se propage rapidement et violemment, a averti le professeur, recommandant de respecter strictement la quarantaine des patients pour parer à tout risque de contamination.
La maladie semble avoir fait son apparition le 26 février au Vietnam lorsque Jony Chongcheng, un homme d’affaires américain de 48 ans d'origine chinoise qui avait voyagé à Shanghai et Hong Kong, s'était fait consulter à l'Hôpital franco- vietnamien (HFV) à Hanoi. Devant l’aggravation de son état, ce patient avait été transféré le 6 mars au Princess Margaret Hospital à Hong Kong où il est mort jeudi.
Une infirmière vietnamienne de l' HFV qui s'était occupée directement de Jony Chongcheng, est décédée samedi après avoir contractée la pneumopathie atypique. Cette maladie a jusqu’à dimanche touché 46 Vietnamiens et étrangers qui sont actuellement mis sous surveillance médicale à l'HFV, à l’Institut des maladies tropicales et à l’Institut de médecine militaire No.108.
Le ministère vietnamien de la Santé a immédiatement mis en place un comité spécial de prévention de cette maladie pour tenter de contrôler la situation. Les hôpitaux où se trouvent les patients atteints des maladies respiratoires ont pris des mesures rigoureuses de quarantaine, a indiqué le professeur Hoang Thuy Long qui est aussi chef adjoint dudit comité.
L 'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui avait lancé une alerte internationale mercredi sur cette forme grave et atypique de pneumonie, a dépêché ses experts à Hanoi pour conjuguer les efforts avec les confrères français, américains, japonais et vietnamiens pour aider à prévenir cette maladie et à traiter les patients.
L’OMS et le Comité spécial de prévention de cette maladie ont recommandé de traiter activement les malades en quarantaine, de renforcer l’auto-défense individuelle contre l’affection et d’éviter les bains de foule, de se faire consulter sans tarder un médecin dès que apparaissent les symptomes cliniques comme forte fièvre, toux sèche, douleur aux thorax... et d’observer trictement la surveillance épidémiologique des patients et de leurs proches.
Cette forme de pneumopathie virulente, appelée en anglais Severe Acute Respiratory Syndrome (SARS), constitue une menace pour la santé à l'échelle de la planète, a indiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué diffusé à Genève samedi.
Le monde doit travailler ensemble pour trouver sa cause, pour guérir les malades, et pour arrêter sa diffusion", a estimé le docteur Gro Harlem Brundtland, directeur général de l'OMS. L'organisation internationale a néanmoins précisé qu'"il n'y a actuellement aucune recommandation pour limiter les déplacements de personnes sur quelque destination que ce soit".
Agence Vietnamienne d'Information - 17 Mars 2003.
|