Le Parti communiste resserre son emprise sur le pays
HANOI - Le Kha Phieu, secrétaire général du Parti communiste
vietnamien, a déclaré que ce dernier devait renforcer son emprise sur le
pays en réaffirmant qu'aucune forme de partage du pouvoir avec d'autres
courants ne serait jamais tolérée, rapportent les médias officiels lundi.
Le numéro un vietnamien, dont les principaux journaux reproduisent les
texte de deux discours, a tenu ces propos à la clôture d'un plénum du
comité central du parti le 16 août.
Les déclarations de Phieu et une résolution adoptée à la même occasion
n'ont été communiqués que dimanche aux médias officiels par l'agence
nationale VNA. Ce retard n'a fait l'objet d'aucune explication. VNA a
demandé à tous les journaux de n'en faire état que ce lundi.
Phieu a mis l'accent sur sept tâches urgentes, parmi lesquelles le
"renforcement du rôle dirigeant du parti dans tous (...) les domaines de la
vie sociale", le maintien de la stabilité politique et la nécessité de
mesures fermes pour avancer dans la voie du socialisme.
"Les Vietnamiens aspirent à une seule chose, la voie de l'indépendance
nationale et du socialisme", a-t-il dit. "(Ils) comprennent en profondeur
que cet objectif ne peut être atteint que sous la direction du Parti
communiste du Vietnam."
Phieu, dont les discours émaillés de références historiques affirment le
caractère indispendable du parti, a souligné que le système politique en
place ne fléchirait pas.
"Notre peuple ne permettra aucun partage du pouvoir politique avec d'autres
forces, quelles qu'elles soient. Toute idée de 'démocratie absolue', (toute
volonté) de placer les droits de l'homme au-dessus de la souveraineté, de
soutenir le multipartisme ou le pluralisme politique (...) ne sont que
mensonges et duperies", a affirmé Phieu.
Le Parti communiste, qui revendique 2,3 millions d'adhérents sur une
population totale d'environ 79 millions d'habitants, monopolise le pouvoir
à tous les niveaux d'activité au Vietnam. Les autorités tolèrent très peu
de dissidence bien que le parti se soit prononcé pour une forme de
démocratie centralisée.
Le Vietnam est dirigé par l'un des derniers régimes communistes de la
planète, les autres étant ceux de la Chine, de la Corée du Nord et de Cuba.
Reuters, le 30 Août 1999.
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