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Amnesty International dénonce "la paranoïa" du régime vietnamien

Amnesty International a publié vendredi la traduction de deux directives du Parti communiste vietnamien (PCV) révélant selon elle "la paranoïa" qui règne au sein des instances dirigeantes du pays et la poursuite de la répression de la dissidence.L'un de ces textes montre "ce qui ne peut être décrit autrement que la paranoïa au sein du politburo" du PCV, affirme Amnesty.

"Les forces réactionnaires internationales continuent de travailler sur une stratégie "d'évolution pacifique", en conjonction avec un complot destiné à renverser le gouvernement socialiste du Vietnam par la force", selon le document traduit par Amnesty.Les autorités accusent les médias, "en particulier les radios, les télévisions, l'internet, divers bureaux d'informations d'ambassades" et d'autres de "promouvoir la violence" afin de "nier l'idéal socialiste" et d'"attaquer le pouvoir du parti".La seconde directive découle de la première: elle détaille les charges qui pèsent contre trois dissidents arrêtés en décembre et janvier derniers et qui attendent leur procès pour "espionnage", un chef d'accusation qui leur garantit une peine de prison supérieure à 12 ans.

Le colonel Pham Que Duong, 72 ans, a été arrêté le 28 décembre. Tran Khue, 67 ans, ancien professeur de littérature, l'a suivi en prison le jour suivant. Tran Dung Tien, un vétéran de l'armée, a été pour sa part interpellé le 22 janvier. "Il est immédiatemment visible qu'il n'y a aucune présomption d'innocence dans ces dossiers", affirme Amnesty. Les autorités vietnamiennes étaient injoignables pour un commentaire à chaud, vendredi.

Mais Hanoi qualifie habituellement les accusations d'Amnesty et des autres organisations de défense des droits de l'homme de "dénonciations calomnieuses".Le 17 juin, Pham Hong Son, un médecin arrêté l'an passé quelques semaines après avoir traduit un article intitulé "Qu'est-ce que la démocratie?", avait écopé de 13 ans de prison."Il est clair que toute activité organisée de critique ou d'opposition (au est perçue comme une menace contre l'Etat lui-même, en dépit de l'absence complète de référence à l'usage de la force par les dissidents ou de divulgation de "secrets d'Etats", relève Amnesty.

Agence France Presse - 27 Juin 2003.