La clé du développement pour Yélimané
Le Programme d’appui au développement durable de Yélimané, PADDY, est le fruit d’un partenariat triparti entre le Mali, la France et le Vietnam, avec le concours de la FAO, l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture. Il a une durée de 5 ans pour un coût estimé à 11 millions d’euros, soit environ 6 milliards CFA.
Le Programme d’appui au développement durable de Yélimané, PADDY, est une initiative des immigrés du cercle de Yélimané, majoritairement installés à Montreuil, en France. La province de Haï Duong, au Vietnam, a été associée au projet pour son expertise avérée en matière d’hydraulique et d’aménagement agricole. Les trois pays ont solidairement reçu le soutien technique de la FAO, le Fonds des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Freiner l’exode par le développement
Le PADDY vise à améliorer la gestion des ressources en eau et des systèmes de production agricole. Deux actions phares sont ciblées à travers le projet : l’aménagement de 800 hectares pour la riziculture ; la création d’emplois et la diminution subséquente de l’exode rural. En effet, le cercle de Yélimané, situé au Nord-Est du Mali, couvre une superficie d’environ 5805 km2. C’est une zone sèche, mais elle regorge d’importantes ressources en eau de surface et des sols fertiles. C’est la raison pour laquelle, ses habitants (estimées à 260 000 personnes) vivent principalement de l’agriculture et de l’élevage à travers ses 12 communes rurales et ses 94 villages traditionnels. Aussi, s’investissent-ils dans les projets d’auto développement dont l’impact escompté est de pouvoir influer positivement sur l’exode rural, singulièrement en direction de la France.
C’est à ce niveau que l’on comprend l’intérêt pour Montreuil, 4è ville de l’Ile de France, à venir en aide au cercle de Yélimané. Car, les migrants maliens représentent près de 10% sur les 91 147 habitants de cette ville. En effet, Montreuil entretient avec Yélimané un jumelage-coopération qui est âgé d’au moins 20 ans et dont le bilan est déjà éloquent : 5 micro-barrages et 15 puits au profit de 53 villages pour 91 010 habitants. Montreuil s’est donc proposée à porter le projet PADDY qui répond aux aspirations des populations locales et à l’appel des migrants maliens.
L’expertise vietnamienne
La France n’étant pas un pays tropical au propre comme au figuré, elle a sollicité le concours du Vietnam, via la province du Haï Duong, pour son expertise dans le domaine. En effet, la province, qui s’étend sur 1661 km2, est située à l’Est de Hanoi (capitale du pays) et elle compte environ 2 millions d’habitants. Son économie est essentiellement tournée vers l’agriculture dont la riziculture est l’épine dorsale. Aussi, les experts vietnamiens vont-ils appuyer l’équipe malienne dans la mise en œuvre des projets hydrauliques et agricoles dont le PADDY sera un coup d’essai. Ce sera l’occasion pour le Vietnam, selon les initiateurs du projet, de nouer des liens plus étroits et qui soient mutuellement avantageux.
Quant à la FAO, elle apportera au PADDY son soutien technique en aidant au montage et à la mise en œuvre du projet grâce à son expérience en matière de sécurité alimentaire et de coopération Sud-Sud.
Le projet novateur du PADDY a été officiellement lancé le 25 octobre dernier à Bamako, en présence des autorités nationales dont le ministre de l’Agriculture, Seydou TRAORE. La mise en œuvre des premiers sous projets étant prévue en janvier 2005, soit dans moins de 3 mois. Cinq mois plutôt, c’était la signature du protocole de coopération a été faite à Montreuil, c’est-à-dire le 12 mai 2004. La délégation tripartite, dont le séjour est comprimé en 10 jours, doit se rendre incessamment sur le terrain, à Yélimané.
Par Mohamed Diawara- Maliweb - 27 Octobre 2004.
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