Ouverture du sommet de la Francophonie à Hanoï
Le sommet des pays ayant en partage l'usage du
français, qui compte 47 membres et deux observateurs, s'est ouvert vendredi
à Hanoï en présence des chefs de délégations.
Cette rencontre biennale, qui se déroule pour la première fois en Asie,
doit consacrer l'entrée dans la Francophonie sur la scène politique
internationale par l'élection, pour la première fois, d'un secrétaire
général qui sera son porte-parole.
La séance d'ouverture du premier sommet à se tenir en Asie s'est déroulée au
palais de l'Amitié, vaste bâtiment construit avec l'aide soviétique dans les
années 60.
A la tribune, a cote du president vietnamien Tran Duc Luong, où était assis
M. Chirac, se trouvaient notamment les nouveaux hommes forts du Cambodge,
Hun Sen, et du Congo, Denis Sassou Nguesso.
Tous les continents étaient représentés et on voyait aussi bien les Premiers
ministres belge Jean-Luc Dehaene, canadien Jean Chrétien, québécois Robert
Bouchard, libanais Rafic Hariri, que les présidents du Gabon, Omar Bongo, du
Sénégal, Abdou Diouf, de la Côte d'Ivoire Henri Konan Bédié, ou le prince
Albert de Monaco.
Dans son allocution d'ouverture, M. Chirac a tracé les grandes lignes de
l'action du secrétaire général. Il interviendra "à la demande des parties
concernées" pour le rétablissement de la paix en cas de crise frappant un ou
plusieurs pays membres. Il oeuvrera pour "la consolidation de l'état de
droit", en se gardant "de toute ingérence, de toute leçon de morale, de tout
anathème", a-t-il dit.
"La France est attentive" aux "préoccupations" exprimées lors de la
conférence ministérielle préparatoire et "nous apporterons ensemble des
précisions repondant à ces préoccupations", a-t-il dit.
Il a affirmé que "la francophonie est une entreprise résolument politique",
"ambitieuse dans sa vision". Le secrétaire général aura également pour tache
de coordonner "les activités de coopération linguistique, économique,
scientifique, culturelle et médiatique", a-t-il ajouté.
M. Chirac, applaudi par les délégués, a annoncé que la France allait
accorder 20 millions de francs (3,8 millions de dollars) pour le
développement de la francophonie sur les autoroutes de l'information et
"augmenter de 42 millions de francs son engagement dans les programmes
francophones au cours de chacune des deux prochaines années".
"Defendons et imposons le pluralisme linguistique sur les autoroutes de
l'information. Le texte, le son, l'image francophones doivent y être
massivement présents", a dit M. Chirac.
AFP, Reuter, le 14 novembre 1997.
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