Blocus de la décharge de Hanoï : 4.000 tonnes d'ordures
dans les rues
HANOI - Environ 4.000 tonnes d'ordures
ménagères s'accumulaient dans les rues de Hanoï mardi,
au quatrième jour du blocus de la décharge de la capitale par des habitants
qui empêchent les camions du service du nettoiement déverser leurs
cargaisons.
Les négociations entreprises par les autorités de la capitale avec les
habitants des villages proches de la décharge de Nam Son (district de Soc
Son, à 50 km de Hanoï) n'avaient toujours pas abouti, a indiqué la
municipalité.
Une quarantaine de familles, installées aux abords de la décharge ouverte
de 13,5 hectares où sont habituellement transférées quotidiennement environ
1000 tonnes d'ordures ménagères des 2,5 millions des habitants de la
capitale vietnamienne, bloquent l'accès au site depuis samedi pour
protester contre la pollution dont ils sont victimes.
D'énormes tas de détritus se sont accumulés dans la plupart des rues de
Hanoï, répandant une odeur pestilentielle due à la décomposition des
ordures provoquée par la forte chaleur de l'été.
Cette situation, qui affecte pour le première fois la capitale
vietnamienne, risque à brève échéance de provoquer d'importants problèmes
sanitaires, a indiqué une source médicale à l'AFP.
"L'accumulation des ordures entraîne la prolifération des rats, des
moustiques et d'autres insectes qui contaminent ensuite la nourriture", a
précisé le responsable d'un établissement hospitalier de Hanoï sous couvert
de l'anonymat.
"Dès à présent, les cas de diarrhées sont en forte augmentation et de
nombreuses personnes ont été hospitalisées au cours des derniers jours", a
ajouté ce responsable.
"Si la situation ne s'améliore pas rapidement, des problèmes majeurs
risquent de se poser, tels que l'apparition de cas de typhus", a-t-il
ajouté.
La décharge de Nam Son, la plus importante du Vietnam, a été ouverte en mai
dernier.
Les ordures ménagères y sont entreposées en plein air avant d'être
progressivement recouvertes de terre, mais leur décomposition entraîne des
écoulements nauséabonds qui se répandent dans les cours d'eau et dans les
champs situés à proximité, accusent les habitants.
Ceux-ci ont entrepris de barrer la route conduisant à la décharge où se
rendent chaque jour 270 camions-benne d'ordures de la Compagnie urbaine de
l'environnement de Hanoï.
Ces familles réclament que des mesures soient prises pour enrayer la
pollution provoquée par le dépôt d'ordures ainsi que des compensations
financières pour leurs terrains utilisés par la décharge.
La municipalité de Hanoï a décidé de transférer les ordures ménagères vers
d'autres terrains proches de la ville en attendant la conclusion d'un
accord avec les habitants de Nam Son.
L'évacuation des ordures est cependant rendue difficile du fait du mauvais
état des routes menant aux décharges de secours et il faudra encore
plusieurs jours pour nettoyer les rues de la capitale, ont précisé des
responsables de la Compagnie urbaine de l'environnement.
AFP, le 14 Septembre 1999.
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