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L'OMS demeure très prudente face à la pneumonie atypique

Plus de 150 responsables sanitaires venus d'Europe, d'Amérique du Nord et des pays de la région se réunissent lundi et mardi à Hanoï, au Vietnam, pour évoquer les enseignements de la première crise du SRAS et les mesures à prendre face à une possible seconde épidémie.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a de nouveau tenté, lundi 20 octobre, de prévenir tout excès de confiance dans les milieux sanitaires mondiaux en leur demandant, au cours d'une conférence internationale organisée à Hanoï, de se préparer à un possible retour de la pneumonie atypique.

"Nous ne pouvons nous reposer sur nos lauriers. Le SRAS peut revenir et nous devrions être prêts", a estimé le docteur Shigeru Omi, directeur régional de l'OMS pour le Pacifique ouest, devant des experts du monde entier. Le monde "doit être prêt à tout" quel qu'en soit le prix, a insisté le responsable dans un discours lu par la représentante de l'OMS au Vietnam, Pascale Brudon.

Plus de 150 responsables sanitaires venus d'Europe, d'Amérique du Nord et des pays de la région se réunissaient, lundi et mardi, dans la capitale vietnamienne pour évoquer les enseignements de la première crise et les mesures à prendre face à une possible seconde épidémie. Le Vietnam a été l'un des premiers touchés par le virus et le premier à s'en être officiellement débarrassé. Le virus y a contaminé 63 personnes, dont cinq sont décédées.

L'annonce d'un nouveau cas de SRAS début septembre à Singapour avait réveillé le spectre de la maladie. Le patient, guéri depuis, s'est en fait révélé être un cas isolé infecté dans un laboratoire. Et une résurgence ne semble aujourd'hui pouvoir passer précisément que par un chercheur infecté au cours de ses travaux ou via un contact avec un animal contaminé, notamment en Asie du Sud-Est, selon l'OMS.

Effets éonomiques

Mais le SRAS a aussi révélé une vulnérabilité sanitaire globale, que la menace terroriste dans le monde ne fait qu'aggraver. "Nous ne pouvons savoir d'où viendra la prochaine menace mondiale ou régionale, qu'elle naisse de façon naturelle, provienne de notre croissance rapide mais chaotique, ou soit le produit de la période dangereuse que nous traversons", a expliqué le docteur Omi. Les effets de l'épidémie de SRAS sont aujourd'hui plutôt revus à la baisse sur le plan économique. La Chine, pays le plus touché par le SRAS avec 349 morts sur 774, a annoncé qu'elle enregistrerait environ 8,5 points de croissance en 2003.

Si le SRAS a coûté au continent 18 milliards de dollars (15,55 milliards d'euros), soit environ 0,6 point de croissance, le fléau n'empêchera pas l'Asie de rester la championne de la croissance dans le monde cette année et l'an prochain, selon la Banque asiatique de développement. Mais l'OMS souligne combien un échec à prévenir une nouvelle épidémie serait désastreux. "Vu les conséquences d'une crise sanitaire mondiale sur le commerce international et le tourisme, sur les économies régionales, sur les réputations des pays et la confiance de l'opinion dans le pouvoir, c'est un investissement que nous ne pouvons ignorer", a ajouté le médecin.

Le SRAS s'était déclenché en novembre 2002 dans la province chinoise du Guangdong (sud de la Chine). Il avait ensuite touché une trentaine de pays, infectant plus de 8 000 personnes. Après avoir atteint son paroxysme au printemps, l'épidémie avait été déclarée par l'OMS "contenue" le 5 juillet. La conférence de Hanoï coïncide avec la tenue, lundi, à Genève d'une série de rencontres de scientifiques organisées par l'OMS pour débattre des méthodes de diagnostic et des essais cliniques d'un éventuel vaccin.

Le Monde ave Agence France Presse - 20 Octobre 2003.