La culture d'Oc Eo dévoile ses secrets
HANOI - Les quelque 400 objets venus de différentes régions vietnamiennes lèvent un peu le voile de mystère qui entoure la culture d'Oc Eo, civilisation vieille de 1.500 ans, lors de la plus grande exposition depuis 1944 qui s'est récemment ouverte à Ho Chi Minh-Ville.
Les objets exposés ne représentent qu'une partie de la culture d'Oc Eo, qui s'est répandue au Vietnam et sur laquelle les chercheurs ont avancé de nombreuses hypothèques sur ses origines. Jusqu'à maintenant, les spécialistes n'ont toujours pas réussi à identifier l'appartenance ethnique des hommes d'Oc Eo, en dépit de la découverte d'ossements humains. Qui était donc le peuple à l'origine de cette brillante civilisation dont la sphère d'influence s'étendait sur le Cambodge, la Thailande et la partie septentrionale de l'Indochine (excepté le Laos)?
Certains archéologues ont émis l'hypothèses que ce peuple vivait des deux côtés de la cordillère de Truong Son ("chaîne annamitique"), Binh Phuoc ou à Loc Ninh au Sud (ces régions sont actuellement habitées par les ethnies M, Stieng, M'nông). Ils ont aussi établi des relations entre la culture d'Oc Eo et les civilisations chinoise, latine ou persane, dont certains vestiges ont été découverts lors de fouilles (pièces de monnaie par exemple). Mais c'est l'influence indienne qui est la plus flagrante, à travers notamment un grand nombre de statues de bouddha, de dieux hindouistes, comme Rama, Visnu, mais rarement Siva, de figures de monstres aquatiques ou à face humaine qui, soit dit en passant, ne sont guère représentatives, avec leurs nez droits et leurs grands yeux, des races peuplant l'Asie du Sud-Est.
La civilisation d'Oc Eo n'a pas laissée de traces d'une industrie navale ou d'un commerce maritime, mais la présence d'objets d'autres cultures asiatique et occidentale prouve que le Vietnam était fréquenté jadis par des bateaux étrangers qui échangeaient des marchandises. D'autre part, on n'a pas non plus trouvé d'armes, même en faible quantité, ce qui prouve que le peuple d'Oc Eo avait la chance de bénéficier d'une relative paix sociale.
Les objectis exposés sont divisés en plusieurs catégories: poteries, bois, pierres, bronze, or. Les poteries d'Oc Eo sont caractérisques par leur forme originale et leur matière. Elles ne sont pas émaillées. On trouve dans cette exposition des vases à bec, des effiogies décoratives pour les tours, des figures hummaines, des "choses" qui font travailler l'imagination des visiteurs; peut-être des piliers de maison sur pilotis, des lingas des outils pour fabruqyer des poteries, l'axe d'une roue, une statue de bouddha...
Dans l'espace réservé aux métaux, on trouve des plats en étain sculptés de motifs de soleil levant des anciennes pièces de monnaie coupées en quatre ou en hui morceaux, des statues de Visnu, d'Uma, d'un bouddha chinois daté du IIIè siècle, un minoir en cuivre et quelque talismans en étain. Ce qui frappe aussi c'est la qualité des objects en or, ce qui prouve que les habitants d'Or Eo étaient d'excellents bijoutiers. L'or était finement travaillé avec de nombreux symboles brahmaniques.
Selon un responsable du comité d'organisation de l'exposition les objets les plus précieux sont une statue en terre cuire de Câkyamuni ( le bouddha historique), de 1,20 m de haut et vieille de plus de 1.500 ans, un lingot d'or de 4 cm portant des inscriptions en saskrit (l'ancienne écriture indienne) et des pièces de monnaie latines.
Onze musées provinciaux du Sud et du Centre ont participé au succès de cette exposition. C'est le musée de Long An qui a prêté le plus de vestiges. Il est dommage que lui de Dông Thap-une des trois provinces les plus riches en objets d'Oc Eo, avec An Giang et Long An - air réfusé d'apporter sa contribution. Malgré ce handicap, les visiteurs peuvent avoir une vue assez complète de cette culture, à l'artisanat développé et important foyer religieux, qui entra en contact avec les plus grandes civilisations de l'époque.
L'exposition s'ouvre jusqu'à la fin de 2004.
Agence Vietnamienne d'Information - 18 Juillet 2004.
|