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Sept ans de prison ferme pour Nguyen Vu Binh pour espionnage

HANOI - Nguyen Vu Binh, né en 1968 et domicilié au No26, groupe 67, quartier Vinh Tuy, arrondissement Hai Ba Trung à Hanoi, a été condamné mercredi par la Cour populaire municipale, lors du procès de première instance, à sept ans de prison ferme et à trois ans de résidence surveillée pour espionnage, conformément à l'article 80 du Code pénal de la République socialiste du Vietnam.

Selon l'acte d'accusation, de septembre 2000 à fin septembre 2002, Nguyen Phu Binh a, de concert avec certains éléments opportunistes dans le pays, rédigé et échangé des informations et des documents dont le contenu dénature les lignes et les politiques du Parti et de l'Etat. En outre, il a eu des liaisons par Internet avec certaines organisations réactionnaires à l'étranger et leur a envoyé des documents qu'il a rédigés et collectés, lesquels dénaturent la démocratie et les droits de l'Homme au Vietnam dans l'intention d'aider ces organisations à s'opposer à l'Etat vietnamien. Au procès, les avocats ont plaidé l'accusé en conformité avec la loi.

La criminalité d'espionnage de l'accusé Nguyen Vu Binh est notoire. Cependant, ses effets néfastes sont limités, grâce au dévoilement opportun de ses actes qui ont été empêchés à temps.

Agence Vietnamienne d'Information - 31 Décembre 2003.


Sept ans de prison pour le cyberdissident vietnamien

Le cyber-dissident vietnamien Nguyen Vu Binh a été condamné mercredi à sept ans de prison ferme pour «espionnage», notamment après avoir diffusé sur internet une critique d'un accord frontalier entre Hanoi et Pékin et accusé le gouvernement d'avoir cédé des terres à son voisin chinois. Le procès a duré moins de trois heures, sans observateur étranger, devant la Cour populaire de Hanoi qui a assorti sa condamnation de trois ans de résidence surveillée.

Ancien membre d'un journal du Parti communiste vietnamien (PCV), Binh, 35 ans, avait été arrêté en septembre 2002 après la diffusion sur internet d'un texte intitulé «réflexion sur les accords frontaliers sino-vietnamiens». Ces accords, signés en 1999, avaient déclenché une intense polémique chez les opposants du régime de Hanoi, qui estiment que le Vietnam a cédé du terrain à la Chine.

«Il a été accusé de deux infractions, une concernant (ses critiques sur) l'accord frontalier et l'autre pour avoir collecté des informations et des documents afin de les transmettre à l'étranger par internet», a indiqué une source judiciaire. Aucun détail n'a été donné sur les motivations de la cour. Binh risquait en théorie entre 12 ans de prison et la peine de mort. Selon plusieurs organisations de défense de droits de l'Homme, il lui était aussi reproché des contacts avec une organisation «réactionnaire» à l'étranger, ainsi qu'une lettre très critique adressée en juillet 2002 à la Commission des droits de l'homme du Congrès américain.

Mercredi, l'ambassade des Etats-Unis a condamné un procès qui, selon elle, «viole les standards internationaux» des droits de l'homme. Binh est un aiguillon zélé du régime de Hanoi. Il avait quitté ses fonctions de journaliste en janvier 2001 après avoir demandé l'autorisation de former avec d'autres dissidents le Parti libéral démocratique. Il avait aussi été impliqué en 2001 dans la création d'une organisation anti-corruption rejetée par le gouvernement. Mais il avait franchi les limites du tolérable pour les autorités en les accusant explicitement d'avoir cédé du territoire à la Chine.

Les accords n'avaient été publiés qu'en septembre 2002 sur le site internet de l'organe du Parti communiste vietnamien (PCV), le Nhan Dan (Le Peuple). Le Vietnam a toujours nié toute concession territoriale, qui n'a à ce jour jamais été démontrée de source scientifique indépendante. Binh avait en outre attaqué nommément certains membres du tout puissant politburo du PCV. «Ce sont des gens qui ont utilisé la terre ancestrale pour l'échanger contre des intérêts individuels», accusait-il.

Le journaliste dénonçait la responsabilité du secrétaire général du PCV de l'époque, Le Kha Phieu, dans la signature des accords afin d'obtenir le soutien politique de Pékin pour asseoir son pouvoir. Phieu a été remplacé au poste de numéro un du Parti par Nong Duc Manh en 2001.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont demandé depuis mardi la libération immédiate du dissident. Depuis 2001, au moins dix personnes ont été arrêtées pour avoir échangé des courriers électroniques avec des Vietnamiens de l'étranger et posté sur Internet des articles critiquant le gouvernement.

Agence France Presse - 31 Décembre 2003.