Les tours de My Son contient l'histoire du Champa
HANOI - A My Son, célèbre pour ses sanctuaires de briques, on peut trouver des traces
d'architecture de la culture Champa datant du VIIe au VIIIe siècle.
My Son se trouve au fond d'une vallée étroite entourée de montagnes. La route qui y mène serpente en
suivant le pied des montagnes.
La Thap Cham-sorte de tour, âme de l'antique ville sainte de My Son- n'attire pas immédiatement le ragard
des visiteurs, étant subdivisée en plusieurs éléments cachés par des basses collines. Les tours Cham de
Chien Dan (Tam Ky) ou de Bang An (Dien Ban) sont simples, comprenant une tour principale et une tour
auxilliaire qui sont jointes. A My Son, les différentes tours sont indépendantes et ont été construites avec un
ciment très spécial dont la composition reste encore un mystère de nos jours. Ce ciment maintient les
briques jointes malgré l'usure du temps.
My Son est l'unique site historique Cham où l'on peut trouver des traces d'architecture du VIIe jusqu'au XIIIe
siècle. Si nous prenons la date de la création de la première tour en bois construite du temps du roi
Bhradamanan, l'orgine du site remonterait à la fin du IVe siècle. My Son peut se prévaloir d'avoir été
comparée par nombre d'historiens et archéologues étrangers à d'autres sites de renom; tels Angkor
(Cambodge), Pangan (Myanmar)...
La Tour Cham de My Son reflète l'esprit religieux et les échanges culturels qui ont marqué le royaume du
Champa avec les pays voisins. A côté des tours hautes au sommet pointu, on trouve des tours basses au toit
plat. Certaines tours ont le toit courbé ressemblant aux barques gravées sur les tambours de bronze de Dong
Son. Selon le chercheur Tran Ky Phuong, certaines grandes tours auraient été serties d'or sur leur faîte,
traduisant ainsi l'influence artistique khmère.
On trouve un peu partout des symboles phalliques de divinités hindoues sous le nom de linga et de yoni. Le
linga comprend 3 parties. La partie inférieure est carrée, symbolisant la créativité (Brahma), la partie centrale
octogonale représente la conservation (Vishnu), la partie supérieure, ronde, représente la mort et la création
(Siva). Ce sont là les trois divinités de la religion hindoue qui ont leur linga décoré d'un giata, sorte de
casquette faite de boucles de cheveux en forme de sommet pointu, ou de l'oeil de Siva. Le yoni est le
symbole du signe négatif (Yin) qui avec le linga constituent un objet d'autel dans les tours de religion hindoue.
La plupart des tours Cham à My Son ont été construites de façon très hermétique. Il n'existe qu'une
entrée et les murs sont percés par des fenêtres de forme triangulaire. Certaines tours disposent de deux
portes sur deux côtés opposés. Bien que le climat externe soit très chaud, le sol à l'intrieur des tours y est
plus humide que dans d'autres sites similaires. On ne voit pas de chauve-souris ni d'oiseaux voleter autour
(bien au contraire aux tours de Bang An). A My Son, on a bien essayé d'élever plusieurs sortes d'oiseaux
mais aucun d'entre eux n'a survécu, sans doute à cause du climat.
Il est possible de regrouper les tours selon leur type de décoration, selon leur date de construction.
Certaines tours offrent un style libre et naturel, d'autres ont des lignes simples et fluides. On peut
également trouver ça et là des épitaphes, des stèles couvertes de lettres antiques retraçant les événements
importants ayant marqué l'histoire du Champa ainsi que le processus d'édification de l'ensemble My Son. Ce
sont là des documents précieux pour les archéologues.
Emergeant à peine d'un état d'abandon, My Son commence à attirer les visiteurs et chaque jour voit passer
des centaines de touristes, principalement des étrangers.
Cependant, les deux guides officiels de My Son sont loin d'être suffisants pour satisfaire la demande. Sur
les 70 tours à l'origine, il n'en reste maintenant que 20 à My Son, toutes endommagées à des degrés divers.
Durant les années 80, le Comité de coopération Vietnam-Pologne pour la restauration des vestiges Cham a
commencé la restauration des vestiges de My Son. Le 31 décembre 1999, l'UNESCO a inscrit le site de My
Son, ainsi que la vieille ville de Hoi An sur la liste du patrinoire mondial. Pourtant l'enceinte du site est
jonchée de briques éparses et il reste encore de nombreux trous de bombes non comblés; nombre de stèles
et piédestaux sont renversés ou à moitié enfouis dans le sol.
Un certain nombre d'objets, stèles décoratives et statues de culte ont été transportés au Musée
archéologique Cham de Da Nang. D'autres objets précieux en or et en argent sont partis dans les coffres des
Francais quittant l'Indochine après leur découverte du site de My Son en 1898. Reste à espérer qu'un jour le
site de My Son soit entièrement restauré et que tous ses trésors lui soient restitués.
Agence Vietnamienne d'information, le 28 Janvier 2001.
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