Un film sur le massacre de My Lai pour prévenir la guerre à l'avenir
HANOI - La projection prévue dimanche à la télévision
vietnamienne d'un film documentaire sur le massacre de My Lai pendant la
guerre du Vietnam servira d'avertissement pour éviter des atrocités dans le
futur, a indiqué l'ambassadeur américain Pete Peterson.
"Ce qui s'était produit à My Lai est une perte de compassion des individus
placés dans des circonstances tragiques. L'intérêt de ce film est de
comprendre que nous devons prévenir ces circonstances", a déclaré
l'ambassadeur.
M. Peterson, ancien pilote de l'US Air Force, avait pris en mai 1997 ses
fonctions de premier ambassadeur des Etats-Unis au Vietnam depuis la fin de
la guerre en 1975. Il avait été emprisonné pendant plus de six ans
(1966-73) dans la fameuse prison de Hoa Lo connue sous le nom de "Hanoi
Hilton" après que son avion eut été abattu par les communistes vietnamiens.
"Quand vous êtes au combat, vous n'êtes pas loin de devenir sauvage", a
affirmé l'ambassadeur.
"Vous ne pouvez pas éviter de laisser de produire ce genre de choses si
vous ne pouvez pas éviter le conflit dès son début", a-t-il estimé au cours
d'une première présentation du film mercredi soir à Hanoï.
Il y a près de 31 ans, le 16 mars, les soldats américains avaient massacré
plus de 500 civils vietnamiens, notamment des femmes et des enfants, sur le
site de My Lai, un village de la province de Quang Ngai (centre).
Ce massacre est l'une des pages les plus noires de la guerre du Vietnam.
"Le peuple américain comme n'importe qui dans le monde avait été indigné
par cette tragédie", a dit M. Peterson.
Le film vietnamien intitulé "le son du violon à My Lai" est basé sur des
scènes tournées lors d'un retour sur le site, à l'occasion du 30e
anniversaire de la tuerie, de deux anciens combattants américains, Hugh
Thompson, ancien pilote d'hélicoptère, et Lawrence Colburn, son tireur de
la mitrailleuse de sabord, qui avaient tenté d'arrêter ce massacre.
"Ce n'est pas pour rappeler les blessures (de la guerre) mais plutôt pour
en parler plus ouvertement. Ce film servira la cause de plusieurs
générations de l'humanité", a conclu l'ambassadeur.
Le début et la fin du film sont marqués par le son du violon joué par l'un
des anciens GI, Michael Boem, lors d'une commémoration du massacre à My Lai
où un "Parc de la Paix" avait été construit grâce à l'aide d'une
organisation humanitaire américaine.
AFP, le 11 mars 1999.
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