~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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Le robusta se stabilise sur la barre des 500 dollars

Les cours du robusta ont connu six semaines de forte hausse. Les prévisions de récolte du numéro un mondial du robusta, le Vietnam, sont revues à la baisse (-15 % à - 20 %).

Après un bond de 47 % en un mois et demi, les cours du robusta à Londres se sont rapprochés hier un peu plus de la barre des 500 dollars la tonne. La tonne de cette qualité produite en Asie, en Afrique et au Brésil avait affiché son meilleur niveau en dix- sept mois en début de semaine, à 541 dollars la tonne. Des prises de bénéfices et un retour des origines à la vente ont entraîné depuis une décrue des prix. Hier en milieu d'après-midi, sur le Liffe de Londres, l'échéance mai se traitait à 505 dollars la tonne...

Le Vietnam a moins récolté. Au début de l'année, les professionnels étaient sous le coup des prévisions de récolte au Vietnam, le premier producteur mondial de robusta, juste devant les conillons du Brésil. Le négoce tablait sur une collecte vietnamienne s'inscrivant dans une fourchette allant de 800.000 à 900.000 tonnes. Ces estimations ont été en partie démentie par les faits. Les Vietnamiens, qui peu à peu intègrent la notion de coût de production dans leur économie agricole, se sont rendus à l'évidence : vendre à perte une production maintenue artificiellement rentable par une dévaluation compétitive de leur monnaie n'a pas de sens. Du coût, les planteurs vietnamiens ont moins récolté. Surtout, ils se sont détournés en partie de la préparation de la nouvelle récolte (septembre-octobre prochain). Résultat, les estimations sur la collecte 2002-2003 s'inscrivent dans une fourchette de 700.000 à 740.000 tonnes. Si elles se vérifient, la contraction de l'offre serait de 15 % à 20 %.

Dans ce contexte de prix déprimés, les producteurs ont préféré conserver une partie d'une récolte qui ne pose pas de problème particulier d'entreposage. Or, en bout de chaîne, la torréfaction n'a pas ralenti ses achats. Même à 500 dollars, la tonne de robusta reste très bon marché. Et l'heure reste à la constitution des stocks chez les consommateurs. Cette configuration de marché a fait le lit des fonds d'investissement. Entrés massivement sur le marché du café, ils se sont mis en position d'arbitre entre les producteurs et les consommateurs pour faire main basse sur le café en filière sur le terme.

Par Georges Alain Kwaw - La Tribune, le 15 Mars 2002.