Soupçon de grippe aviaire : un Meusien hospitalisé à Nancy
Un homme de 69 ans qui pourrait avoir contracté la grippe aviaire lors d'un récent voyage au Vietnam a été hospitalisé au CHU de Nancy, a-t-on appris jeudi auprès d'un porte-parole du Centre hospitalier universitaire. « Nous appliquons le principe de précaution parce que le patient revient du Vietnam et présente des signes cliniques qui évoquent la grippe », a indiqué le docteur Bertrand Demangeon, chargé de la communication médicale de l'hôpital.
Des prélèvements pour analyses à l'Institut Pasteur ont été réalisés. Les résultats ne seront connus que vendredi, a indiqué la préfecture de Meurthe-et-Moselle.
Pour l'instant, les signes cliniques et les radios n'évoquent pas de façon certaine la grippe aviaire, a précisé l'hôpital. Le patient, originaire de la Meuse, avait été admis mercredi au service des urgences de l'hôpital de Bar-le-Duc.
En raison de son récent voyage au Vietnam il avait été très vite orienté sur le Centre Hospitalier Universitaire de Brabois à Nancy, dans le service référent des maladies infectieuses, a indiqué l'hôpital de Bar-le-Duc.A Nancy, il a été admis dans le service de réanimation respiratoire « non pas parce qu'il nécessite une réanimation mais parce que c'est un service d'isolement », a indiqué le porte-parole. « Dans l'ignorance, nous prenons les garanties maximales », a-t-il expliqué.
« Aucun autre cas nouveau n'est apparu en particulier dans l'environnement immédiat du premier cas suspect », a précisé la préfecture de Meurthe-et-Moselle. Ce cas, s'il était avéré, serait le premier en France.
Le virus H5N1 de la grippe aviaire, qui touche avant tout les volailles, est responsable de la mort de 32 personnes en Asie. Les responsables sanitaires redoutent une mutation du virus qui pourrait entrainer une pandémie humaine, pouvant tuer jusqu'à 100 millions de personnes dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Risque de mutation
En France, l'Institut de veille sanitaire (InVS) estime qu'une pandémie de grippe pourrait toucher de 9 à 21 millions de personnes, en l'absence de traitement et de vaccin, avec le risque de dizaines de milliers de décès.De 455.000 à 1,1 million d'hospitalisations pourraient alors s'avérer nécessaires, selon ce scénario. Si un vaccin était disponible dès le début de la pandémie, vacciner toute la population permettrait d'éviter 57 % des cas, 66 % des hospitalisations et 72 % des décès.
Début octobre, le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy a présenté un plan destiné à faire face à une éventuelle grippe humaine d'origine aviaire et aux redoutables conséquences que pourrait avoir la mutation du virus.
Le plan français est gradué en fonction des risques. Il s'agit dans l'immédiat de surveiller le cheptel français, contrôler les importations, renforcer les contrôles vétérinaires et douaniers, et de prévenir les voyageurs se rendant en Asie : il leur est conseillé de ne pas toucher les volailles, oiseaux et leurs déjections.
Au retour de cette région, toute personne ayant un syndrome grippal est invitée à contacter le Samu. En cas de « transmission interhumaine limitée » du virus, le plan prévoit des mesures de restriction des voyages et d'isolement des personnes venant des zones infectées, ainsi que notamment la fourniture d'antiviraux aux personnes au contact des malades. Par précaution, les autorités françaises ont déjà commandé 13 millions de doses d'antiviraux pour protéger la population à risque élevé de complications (enfants, personnes souffrant de maladies cardiaques, respiratoires) et le personnel soignant.
Agence France Presse - 3 Décembre 2004
Le patient hospitalisé à Nancy n'est pas porteur de la grippe aviaire
NANCY - Le patient hospitalisé à Nancy, revenant d'un voyage au Vietnam et présentant des troubles respiratoires, n'est pas porteur de la grippe aviaire, a indiqué vendredi la DDASS de Meurthe-et-Moselle.
"Les analyses quant au virus de la grippe aviaire sont négatives", a déclaré à l'AFP un médecin inspecteur de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales. "Le malade n'est pas porteur du virus de la grippe aviaire", a confirmé la préfecture de Meurthe-et-Moselle, plus tard dans un communiqué. Par précaution, parce que le patient revenait du Vietnam, des prélèvements avaient été effectués jeudi au CHU de Nancy et envoyés à l'Institut Pasteur pour rechercher l'éventuelle présence du virus H5N1, actuellement actif en Asie.
D'autres recherches continuent pour déterminer de quels troubles respiratoires souffre cet homme de 69 ans hospitalisé dans le service de réanimation respiratoire du Centre hospitalier universitaire de Nancy. Les mesures d'isolement strictes au CHU de Nancy --qui consistent notamment pour le personnel soignant à porter masques spéciaux, sur-blouses, sur-chaussures et gants-- ont été levées, a précisé le professeur Alain Gérard du service de réanimation respiratoire. Des mesures d'isolement classique sont conservées.
Ce patient meusien s'était présenté mercredi au service des urgences de Bar-le-Duc (Meuse) puis avait été orienté vers l'hôpital de Nancy où, en vertu du principe de précaution, il avait été mis à l'isolement. Le 30 novembre, ce touriste meusien était revenu en France, déjà malade, d'un voyage de vacances en groupe d'une quinzaine de jours au Vietnam et au Cambodge. Aucune personne de son entourage n'a présenté des symptômes grippaux, avait indiqué la préfecture de Meurthe-et-Moselle jeudi.
"Si c'était à refaire nous reprendrions les même précautions car il faut rester prudent", a commenté vendredi le Pr. Gérard. Dès jeudi, l'hôpital de Nancy avait laissé entendre qu'il y avait peu de risque que le cas de grippe aviaire soit avéré mais avait choisi d'appliquer les précautions maximums.
Selon l'entourage du patient interrogé par les médecins, le malade n'avait pas été en contact avec un élevage de volailles au cours de son voyage et "sa maladie ne ressemblait pas à un problème viral", a juste indiqué le docteur Gérard. La famille ne souhaitait pas que soient données des informations sur l'état de santé du patient qui nécessite toutefois de rester dans ce service de réanimation.
Le virus H5N1 de la grippe aviaire qui touche avant tout les volailles est à l'origine de la mort de 32 personnes en Asie. Les responsables sanitaires redoutent une mutation du virus qui pourrait entraîner une pandémie humaine. Tirant les leçons de cette alerte, le chef du service de réanimation respiratoire du CHU de Nancy a estimé que ses structures étaient "à même de faire face", avec plusieurs dizaines de lit à l'isolement disponibles. "La semaine prochaine, nous tiendrons une réunion de débriefing pour résoudre les éventuels problèmes si ça devait se représenter", a conclu le Pr. Gérard.
Agence France Presse - 3 Décembre 2004
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