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La question des Spraltlys en bonne place au sommet de l'ASEAN à Manille

MANILLE - Les tensions persistantes dans la zone contestée des îles Spratlys en mer de Chine du sud seront l'un des sujets dominants du sommet informel de l'Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN) la semaine prochaine à Manille.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des dix pays de l'ASEAN, dont 4 ont des revendications totales ou partielles sur la zone, se trouveront le 28 novembre face à face avec le Premier ministre chinois Zhu Rongji, représentant du pays qui nourrit les prétentions les plus fortes sur la zone.

Cela après plusieurs incidents ces dernières semaines entre notamment la Chine, le Vietnam, la Malaisie et les Philippines à propos de ce groupement de milliers d'îlots et de récifs de coraux, parfois à fleur d'eau, situés à l'entrée du détroit de Malacca et que l'on dit être riches en ressources pétrolières et minières.
Dans l'incident le plus récent et qui n'est pas encore résolu, la Chine a protesté contre la présence de deux navires de guerre philippins, le Benguet et le Sierra Madre, échoués sur deux récifs différents pour raisons mécaniques et que les Philippines n'ont pas encore pu renflouer.

Dans un autre incident le mois dernier, qui a trahi la nervosité des parties impliquées et a donné lieu à une protestation diplomatique philippine, une garnison vietnamienne a, selon Manille, ouvert le feu sur un avion de reconnaissance militaire philippin.
L'ASEAN regroupe les Philippines, la Malaisie, le Vietnam, Brunei --qui revendiquent les Spratlys en tout ou partie-- ainsi que la Birmanie, le Cambodge, Singapour, l'Indonésie, le Laos et la Thailande.

La Chine se joindra, avec la Corée du sud et le Japon, aux travaux du sommet après plusieurs journées de réunions aux niveaux ministériels et des hauts officiels, Taiwan étant le seul territoire entretenant des revendications sur les Spratlys à ne pas être représenté à Manille.

Les Philippines, hôte du sommet, mènent campagne depuis plusieurs mois pour l'adoption par toutes les parties concernées, membres de l'ASEAN ou non, d'un "code de conduite" qui permette d'éviter l'apparition de conflits dans cette zone stratégique reliant l'Océan indien à la mer de Chine du sud.
Toutes les parties revendiquant la zone, à l'exception du Sultanat de Brunei, disposent de garnisons sur une ou plusieurs des îles Spratlys. Le caractère explosif de la situation a encore été mis en relief début novembre par des objections exprimées par la Chine à l'annonce de la tenue début 2000 de manoeuvres conjointes philippino-américaines dans les Spratlys.

La principale pomme de discorde entre Pékin et Manille est l'édification par la Chine depuis 1995, sur le récif de Mischief Reef situé dans les eaux territoriales philippines, de structures de nature militaire décrites par Manille comme une base d'agression potentielle.
Les pays de l'ASEAN avaient en 1992 émis une déclaration commune dans laquelle ils s'engageaient à s'abstenir de toute "action" pouvant envenimer la situation dans les Spratlys.

Mais, ainsi que l'a souligné le ministre philippin des Affaires étrangères Domingo Siazon, un tel engagement demeure vide de sens aussi longtemps que la Chine n'y aura pas adhéré. Pékin revendique pour des raisons "historiques" la totalité de la zone des Spratlys, ainsi que celle des îles Paracels située plus au nord. M. Siazon a reconnu devant la presse la difficulté d'établir un "code de conduite" qui soit acceptable par toutes les parties concernées étant donné "leur nombre et l'étendue de la zone à couvrir".
Mais un tel code qui pourrait être adopté à Manille, a-t-il expliqué, serait "un point de départ à la conclusion d'accords formels" entre les différents pays pour réglementer les activités dans les Spratlys.

AFP, le 19 Novembre 1999.