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La lutte contre le sida a besoin d'une direction rigoureuse

Nguyên Thi Hoài Thu, présidente de la Commission en charge des problèmes sociaux auprès de l'Assemblée nationale, a insisté, lors de la séance d'ouverture de l'AN, pour plus de synergie et d'efficacité dans la lutte contre le sida.

"Si la lutte contre le sida prenait la même direction que celle de la lutte contre le SRAS (syndrome respiratoire sévère aigu), la grande épidémie, ou même n'importe quelle maladie, pourrait être empêchée", a déclaré Mme Nguyên Thi Hoài Thu, présidente de la Commission en charge des problèmes sociaux auprès de l'Assemblée nationale.

Dans son rapport présenté en ouverture de la 3e session de l'Assemblée nationale (XIe législature), le 3 mai, Mme Nguyên Thi Hoài Thu a estimé qu'il fallait intensifier la coordination entre les ministères, les branches d'activités et les localités. Elle a aussi tiré la sonnette d'alarme concernant l'augmentation du nombre de drogués, sujets les plus exposés au Sida.

Selon Mme Thu, chaque année, l'État réserve un budget de 2,8 milliards de dôngs pour acheter des médicaments et traiter les personnes atteintes du VIH/sida. Mais ce montant est encore insuffisant pour traiter tous les sidéens, parce que les médicaments importés sont extrêmement coûteux, et que produire les médicaments sur place se révèle pareillement très onéreux. La responsable en charge des problèmes sociaux auprès de l'AN a souhaité que l'AN réexamine la situation et augmente en conséquence le budget consacré à la lutte contre le sida l'année prochaine. Mme Thu a souligné que Hô Chi Minh-Ville avait investi plus de 300 milliards de dôngs pour construire des infrastructures destinées au traitement des drogués. Dans le prolongement, un appel a été lancé pour qu'à Hanoi, les entreprises participent, elles aussi, à cet effort de solidarité, en versant chacune un million de dôngs. À titre de comparaison, Mme Thu rappelle qu'au cours des dernières années, un budget de 20 milliards de dôngs a été alloué à la prévention et à la lutte contre la prostitution, tandis que celui réservé à la prévention et à la lutte contre la drogue représentait plus de 90 milliards de dôngs en 2002 (contre 44 milliards en 1999).

L'AN, toujours selon Mme Thu, guidera les ministères et branches concernés dans l'élaboration de nouveaux documents et intensifiera son effort d'information sur la loi de prévention et de lutte contre la drogue et l'ordonnance sur la prévention et la lutte contre la prostitution. Des mesures devant permettre le contrôle des maux sociaux et la réduction, le plus possible, de leur effet néfaste, bénéficieront d'une attention toute particulière de l'État, du gouvernement et de l'AN, d'après Mme Thu.

La lutte nécessite une large participation

Jusqu'à fin 2002, le pays enregistrait 142.000 drogués, soit une hausse de 28.098 personnes, par rapport à 2001 (près de 25%). Malgré les efforts, le pourcentage de récidives reste encore élevé, représentant parfois 80 %. Selon les prévisions, le nombre de prostituées est estimé à 50.000, soit une hausse de 18 % par rapport à 2001. Jusqu'au 31 mars dernier, le pays recense 63.000 porteurs du VIH, répartis dans presque 61 villes et provinces. Douze villes et provinces ayant plus d'un millier de porteurs du VIH/ sida. Depuis 1996 jusqu'à maintenant, le nombre de porteurs du VIH/sida dans l'ensemble du pays a quintuplé, voire décuplé, dans certaines localités. Rien qu'en 2002, le pays enregistrait près de 16.000 nouveaux cas de séropositivité, soit une augmentation de 1,5 fois en comparaison avec 2001. Parmi ce nombre, 61 % sont les jeunes de 20 à 29 ans, ce taux étant de 29 % en 1997.

Le pourcentage des porteurs du VIH chez les prostituées dans certains établissements de traitement dans les grandes villes et provinces est assez élevé (40 % à 60 %). Mme Thu a souligné que la lutte contre le VIH/sida ne peut être un problème concernant seulement le secteur sanitaire, mais elle a besoin d'une préoccupation et une participation de toute la société.

Par Hông Hà - Le Courrier du Vietnam - 7 Mai 2003.