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A la rencontre du cinéma belge avec Luc Dardenne

Le cinéaste belge Luc Dardenne a animé, du 21 au 29 novembre, à Hanoi, un atelier de perfectionnement pour les réalisateurs. Persévérants, Luc Dardenne et son frère Jean-Pierre ont été honorés à Cannes.

"Je suis très heureux de travailler avec des cinéastes vietnamiens, avec qui j'ai appris beaucoup de choses, non seulement sur le Vietnam mais concernant leur art", confie le réalisateur belge Luc Dardenne. Celui-ci a animé, du 21 au 29 novembre, un atelier destiné au perfectionnement professionnel des réalisateurs, dans les locaux de l'Association des cinéastes du Vietnam (51, rue Trân Hung Dao, Hanoi). L'atelier a réuni une quarantaine de cinéastes du Studio de films de fiction, de celui de fiction de la Télévision du Vietnam, de l'École du théâtre et du cinéma, etc.

"Nous avons vu ensemble trois films de Luc Dardenne. Ce sont "La promesse", "Rosetta" et "Le fils". Le réalisateur nous a demandé nos observations. Ensuite, il a présenté en détail chaque prise et expliqué sa façon de filmer et ses intentions...", explique Trân Hoài Son, jeune cinéaste du Studio de fiction de la Télévision du Vietnam. "Sa manière de réaliser un film est proche de celle du Vietnam. Son film n'insiste pas sur les techniques compliquées, ni sur les effets spéciaux. Il met l'accent sur le langage cinématographique et les contenus. Luc Dardenne a un esprit scientifique, strict. Ses prises de vues ne contiennent aucun détail superflu", souligne Trân Hoài Son. Celui-ci, sorti de l'École du théâtre et du cinéma depuis 4 ans reconnaît : "Les connaissances de base cinématographiques ont été bien appliquées par Luc Dardenne et se sont avérées très efficaces".

"Nous persévérons dans nos décisions !"

Agé de 48 ans, Luc Dardenne est un des représentants du cinéma belge. Avec son frère, Jean-Pierre, son aîné de trois ans, ils travaillent ensemble depuis l'âge de 18 ans. Les frères Dardenne "sont considérés en Europe comme les réalisateurs les plus incontournables et les plus innovants". Avec un grand souci de rigueur, ils maîtrisent personnellement toutes les étapes de leurs films, de l'écriture au tournage et du montage à la production. "Comme ça, nous sommes plus libres, plus indépendants", avoue Luc Dardenne avant de poursuivre : "il faut persévérer dans nos décisions". Un exemple. Ils ont fait changer d'avis des producteurs qui ne voulaient que des vedettes. Le film "Rosetta" avec lequel l'actrice Emilie Dequenne, peu connue à l'époque, a remporté le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes en 1999, a prouvé qu'il était possible d'obtenir des succès. Même cas pour l'acteur Olivier Gourmet qui vient de se voir attribuer le prix d'interprétation masculine, dans le film "Le fils". Les réalisateurs Dardenne faisaient, au début de leur carrière, des documentaires. À partir des années 1980, ils ont démarré les films de fiction. "La réalité sociale et politique de notre pays nous intéresse", indique Luc Dardenne. Et aussi "Comment l'être humain se comporte dans des situations extrêmes".

Les frères Dardenne ont obtenu, en 1999, la Palme d'or au Festival du film, pour "Rosetta". Lors du dernier Festival de Cannes, l'acteur Olivier Gourmet, qui interprète le rôle principal dans "Le fils", a remporté le prix d'interprétation masculine.

Ateliers cinéma du Vietnam

L'atelier de perfectionnement des réalisateurs s'inscrit dans la série "Ateliers cinéma du Vietnam", déployée depuis 4 ans. Les manifestations sont co-organisées par l'Association des cinéastes vietnamiens et l'Association promotion du cinéma vietnamien. Cette année, les ateliers à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville ont reçu les soutiens de la Délégation Wallonie-Bruxelles à Hanoi et l'Agence intergouvernementale de la Francophonie.

Par Cao Hoàng Hoa - Le Courrier du Vietnam - 4 décembre 2002