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Soutien de Jacques Chirac à la politique de réforme du Vietnam

PARIS - Le président Jacques Chirac a assuré lundi le secrétaire général du Parti communiste vietnamien (PCV), Le Kha Phieu, du soutien de la France à la "politique de réforme et d'ouverture" menée par le Vietnam, à l'occasion de la première visite à Paris d'un numéro Un communiste vietnamien. Cité par le porte-parole de l'Elysée, Catherine Colonna, M. Chirac s'est réjoui de ce que les relations bilatérales "s'étaient encore renforcées" depuis sa visite d'Etat à Hanoï en 1997, et a souhaité que la visite de M. Phieu puisse leur donner "un nouvel élan".

Notant que le Vietnam faisait désormais partie de la "zone de solidarité prioritaire" de Paris en matière d'aide au développement, il a promis que "la France accompagnera ce pays dans ses efforts en faveur du développement". "Par delà les vicissitudes de l'histoire, Français et Vietnamiens se sont compris", a dit M. Phieu, formant le voeu, selon Mme Colonna, d'une "coopération sincère entre les deux pays". Le Vietnam, a-t-il ajouté, "apprécie particulièrement la position de la France sur la mondialisation et son action en faveur des pays en développement".

Dans une interview au journal Le Monde, M. Phieu s'est prononcé pour une "consolidation" des relations avec la France et l'Union Européenne, soulignant l'importance de l'envoi en formation en Occident d'une nouvelle génération de cadres. "Nous connaissons beaucoup de difficultés. Il nous faut réformer nos cadres qui ont grandi avec la guerre. Il nous faut des apports de technologie", a-t-il déclaré dans ce premier entretien avec un journal occidental depuis sa prise de fonction fin 1998. L'Elysée a déroulé le tapis rouge pour M. Phieu qui a été accueilli avec les honneurs habituellement réservés aux chefs d'Etat. Le numéro Un vietnamien réside à l'Hôtel Marigny, résidence des hôtes officiels de la France, et devait être reçu à dîner au palais présidentiel lundi soir. L'entretien a été l'occasion d'un tour d'horizon des questions régionales - Laos, Cambodge, relations avec la Chine, coopération entre l'ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique) et l'Union européenne -.

Jacques Chirac s'est déclaré particulièrement heureux de la signature, le 1er février à Hanoï, d'une convention bilatérale sur les adoptions. S'agissant d'un dossier qui "avait suscité beaucoup d'émotion en France", il en a souhaité la ratification "le plus vite possible". Arrivé dimanche à Paris, Le Kha Phieu a déjeuné avec le député-maire de Montreuil, Jean-Pierre Brard, et a visité avec lui l'espace Ho Chi Minh, avant de s'entretenir avec le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, François Huwart. M. Phieu est accompagné d'une centaine de haut-responsables politiques et de chefs d'entreprises.

Mardi il devait se rendre en TGV à Poitiers (centre) notamment pour y visiter le parc d'attractions Futuroscope. Après des entretiens au Sénat puis à l'Assemblée nationale mercredi, son programme compte un déplacement jeudi à Toulouse pour y visiter Airbus Industries, le Centre national d'études spatiales et la Cité de l'espace. Il devait repartir de Toulouse pour Rome, deuxième étape de sa tournée.

Le Comité Vietnam pour la défense des droits de l'Homme a protesté lundi à Paris contre l'accueil officiel dont a bénéficié M. Phieu et a dénoncé les multiples violations des libertés commises, selon lui, au Vietnam. Dans un Livre blanc, le Comité, condamne "la politique cynique du Parti communiste vietnamien" et "les atteintes répétées à la liberté d'expression et de la presse". Il dénonce "les conditions de détention dans les prisons et les camps de rééducation, ainsi qu'en dehors des prisons (détention administrative)", "la peine de mort, le contrôle et le quadrillage de la population vietnamienne, les atteintes aux droits socio-économiques (prostitution, extorsion du sang, travail forcé), et la corruption galopante".

AFP, le 22 Mai 2000.


Visite en France du secrétaire général du Parti communiste vietnamien

HANOI - Le secrétaire général du Parti communiste vietnamien (PCV), Lê Kha Phieu, a entamé lundi une visite de cinq jours en France, la première d'un numéro un vietnamien dans un pays occidental. Lê Kha Phieu, 68 ans, séjournera à Paris jusqu'à jeudi, à l'invitation du président français Jacques Chirac. Il doit s'entretenir avec le chef de l'Etat, avec le Premier ministre Lionel Jospin, ainsi qu'avec d'autres responsables français. La France, ancienne puissance coloniale, reste le principal partenaire commercial du Vietnam en Europe.

Dans un entretien publié lundi dans ''Le Monde'' et réalisé avant son départ du Vietnam, celui qui occupe le poste de secrétaire général du PCV depuis 1998 affirme souhaiter ''la consolidation de nos relations avec les pays industriels avancés, la France, l'Union européenne''. ''Nous connaissons beaucoup de difficultés, il nous faut reformer nos cadres qui ont grandi dans la guerre, il nous faut des apports de technologie'', souligne-t-il. ''Approfondir le renouveau (les réformes amorcées en 1986, ndlr), l'ouverture du pays et nos relations avec les étrangers: voilà notre projet de début de siècle'', résume-t-il. Selon Lê Kha Phieu, ''la France a une place et un rôle très importants dans les relations extérieures du Vietnam''. Sa visite à Paris constitue à ses yeux ''une nouvelle étape'' dans leur développement.

Reste que cette visite est vue d'un mauvais oeil par les défenseurs des droits de l'homme. Le Comité Vietnam pour la défense des droits de l'homme, qui publie un ''livre blanc'' sur la situation dans ce pays, a appelé lundi Jacques Chirac à ''lever son silence sur les droits de l'homme au Vietnam''. Dans un communiqué, le Comité ''proteste contre l'accueil en grande pompe'' du secrétaire général du PCV. Le président du Comité, Vo Van Ai, déplore que ''la France accueille avec les honneurs le chef d'un parti politique qui s'est octroyé le monopole du pouvoir et de la direction de la société et maintient au Vietnam une véritable dictature''. Et de rappeler que le PCV ''continue de réprimer toute divergence d'opinion et toute expression libre''.

M. Phieu doit se rendre ensuite en Italie, du 26 au 29 mai, où il doit rencontrer le président Carlo Azeglio Ciampi.

Associated Press, le 22 Mai 2000.